Ph., G.AdC CHUTE La douce lenteur de cette chute d’une feuille morte, la saison avancée, comme un rappel étrangement proche où le mot chute semble franchir sans dommage tes lèvres. Mais quelle avancée, ô nuages ? Non pas la dernière feuille morte : dans les remous du temps jamais de véritable repos. Douleur, liseré des choses, plus poignante soudain dans la joie – qui le sait ? Il te faut lever très haut ton visage, l’amenuiser à coups de nuages, le perdre dans cette chute d’une feuille morte, cette chute qui est annonce. L’oublier là, si proche de cette dotation furieuse du temps ; la respiration de cet espace tombant en toi comme une pierre. Toi, chute, qui portes seul le fardeau. Pierre-Albert Jourdan, L’Espace de la perte, Éditions Unes, 1984, page 24 ; in Le Bonjour et l’Adieu, Mercure de France, 1991, page 512. |
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