Nicolas de Staël, Agrigente, 1953 Huile sur toile, 73 x 100 cm Zürich, Kunsthaus © Adagp, Paris 2007 Source AGRIGENTE 1er janvier Un peu plus haut que cette place aux rares cibles, nous cherchons l’escalier d’où la mer est visible ou du moins le serait si le ciel était clair. — Nous avons voyagé pour la douceur de l’air, pour l’oubli de la mort, pour la Toison dorée… Malgré le chemin fait, nous restons à l’orée, et ce n’est pas ces mots hâtifs qu’il nous faudrait, ni cet oubli, lui-même oublié tôt après… — Il commence à pleuvoir. On a changé d’année. Tu vois bien qu’aux regrets notre âme est condamnée : il faut, même en Sicile, accepter sur nos mains les mille épines de la pluie… jusqu’à demain. Philippe Jaccottet, L’Effraie et autres poésies, éditions Gallimard, Collection « Métamorphoses », décembre 1953, in Œuvres, éditions Gallimard, Bibliothèque de La Pléiade, 2014, pp. 9-10. Préface de Fabio Pusterla. Édition établie par José-Flore Tappy, avec Hervé Ferrage, Doris Jakubec et Jean-Marc Sourdillon. _____________________________ NOTE : Philippe Jaccottet a passé le 31 décembre 1949 et le 1er janvier 1950 à Agrigente à l’occasion d’un voyage en Sicile en compagnie du poète suisse Henri Gaberel (1915-1997). |
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