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BRIEF AN MEDEA
Medea du Schöne dreh dich nicht um
vierzig Talente hat er dafür erhalten
von der Stadt Korinth
der Lohnschreiber der
daß er dir den Kindermord unterjubelt
ich rede von Euripides verstehst du
seitdem jagen sie dich durch unsere Literaturen
als Mörderin Furie Ungeheuer
dabei hätte ich dich gut verstanden
wer nichts am Bein hat
kann besser laufen
aber ich sehe einfach nicht ein
daß eine schuldbeladene Gemeinde
ihre blutigen Hände an deinen Röcken abwischt
keine Angst wir machen das noch publik
daß die Korinther selber deine zehn Gören gesteinigt haben
(wie sie schon immer mit Zahlen umgegangen sind)
und das mitten in Heras Tempel
Gewalt von oben hat keine Scham
na ja die Männer die Stadträte
machen hier so lustig weiter
wie früher und zu hellenischen Zeiten
(Sklaven haben wir übrigens auch)
bloß die Frauen kriegen neuerdings
Kinder auf Teufel komm raus
anstatt bei Verstand zu bleiben
(darin sind sie dir ähnlich)
andererseits haben wir
uns schon einigermaßen aufgerappelt
was ich dir noch erzählen wollte: die Callas ist tot
Helga M. Novak, wo ich jetzt bin Gedichte, Schöffling & Co., Frankfurt am Main, 2005, pp. 92-93. Ausgewählt von Michael Lentz.
LETTRE À MÉDÉE
Médée toi la belle ne te retourne pas
il a reçu pour cela quarante talents
de la ville de Corinthe
l’écrivain stipendié celui
qui en douce t’a collé l’infanticide sur le dos
je veux parler d’Euripide comprends-tu
depuis lors ils te chassent dans nos littératures
comme une meurtrière une furie un monstre
pour cela je t’aurais bien comprise
celui dont rien n’entrave la jambe
arrive à mieux courir
mais je ne vois vraiment pas pourquoi
une cité chargée d’écoles
essuie ses mains sanglantes aux pans de ta robe
n’aie crainte nous ferons encore savoir
que ce sont les Corinthiens qui ont lapidé tes dix gamins
(c’est toujours comme cela qu’ils ont su s’en tirer avec les chiffres)
et de plus au milieu du temple d’Héra
la violence d’en haut est sans vergogne
eh oui les hommes les membres du Conseil
continuent à se la couler douce
comme naguère aux temps hellénistiques
(d’ailleurs nous avons nous aussi des esclaves)
simplement les femmes font de nouveau
des enfants à tire-larigot
au lieu de raison garder
(en cela elles te ressemblent)
d’un autre côté nous avons
quelque peu repris du poil de la bête
ah je voulais encore te dire la Callas est morte.
Helga M. Novak, C’est là que je suis, Buchet/ Chastel, Collection Poésie, 2007, pp. 67-68. Poèmes traduits de l’allemand par Jean-François Nominé.
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