Ph., G.AdC LETTRE-POÈME DU 15 JUILLET 1925 (extrait) Dans mon rêve, cette nuit, j’étais entourée de très nombreuses personnes, dans un hall de gare. Elles parlaient fort, ensemble, et pourtant j’arrivais à distinguer chaque voix, chaque voix séparément, à en suivre le sens. Il n’y avait aucune cacophonie. Je songeais à Mozart, à la façon dont il entrelace les individualités sonores, dans ses opéras, pour concevoir une unité qui à aucun moment les fait mourir en tant qu’individualités pour les faire se muer dans un tout qui serait l’indistinction. Des voix, comme toute voix, aussi frêles que plumes couchées par le vent sur un panier de coquillages (cette image s’impose à moi, je ne sais pourquoi, je ne cherche pas à le savoir : la gratuité du ressac des images en moi me suffit ; la vie qui traverse dans sa gratuité avec son lot d’images me suffit) eux-mêmes fêlés par une main enfant qui a cru attraper la mer au vol, mais n’a retenu que ces instants de nacre irisés (que l’on porte à l’oreille |
MATTHIEU GOSZTOLA Source ■ Matthieu Gosztola sur Terres de femmes ▼ → Lettres-Poèmes | Correspondance avec Gaudí (lecture d’AP) → [Les masques | Nous parlent] (extrait de Ce masque) ■ Voir aussi ▼ → le site de Matthieu Gosztola |
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