Ph., G.AdC [CUANDO ENCIENDES MIS OJOS] Cuando enciendes mis ojos, el pájaro que habita en mí enloquece. Advierto la división y que un río de llamas recorre mi sendero arterial. En torno a mí, se extiende un temblor, y tú mueves la luz en superficies blancas; las pacificas, quizá [para que yo descanse en la equidad de la división, sí, pero [tú también eres el precursor de las últimas brasas que, ya [frías, se anuncian. Bien. Condúceme. Yo avanzaré con mi pájaro tratando de olvidar mi exceso de presagios y la fermentación de mi dudas. [Diré quizá algunas palabras; las mismas que, sin pronunciarlas, dices tú cuando tus manos dividen la luz. Antonio Gamoneda, Canción errónea, Tusquets Editores, Marginales 278, Colección Nuevos textos sagrados dirigida por Antoni Marí, 2012, pp. 121-122. [QUAND TU ÉCLAIRES MES YEUX] Quand tu éclaires mes yeux, l’oiseau qui habite en moi s’affole. Je perçois la division et un fleuve de flammes qui parcourt mon sentier artériel. Autour de moi, un tremblement se propage, et toi tu déplaces la lumière par surfaces blanches ; tu les pacifies, peut-être pour que je repose dans l’équité de la division, oui, mais toi aussi tu es le précurseur des dernières braises qui s’annoncent, déjà froides. Bien. Conduis-moi. Moi j’avancerai avec mon oiseau en tentant d’oublier mon excès de présages et la fermentation de mes doutes. Je dirai peut-être quelques mots ; les mêmes que, sans les prononcer, tu dis quand tes mains divisent la lumière. Antonio Gamoneda, Chanson de l’erreur in Revue Europe n° 1020, avril 2014, pp. 289-290. Traduction de l’espagnol par Jean-Yves Bériou et Martine Joulia. |
ANTONIO GAMONEDA Source ■ Antonio Gamoneda sur Terres de femmes ▼ → Cecilia (lecture d’AP) → Entra en tu madre (poème extrait de Cecilia + notice bio-bibliographique) → Géologie (poème extrait de Blues castillan) → La lumière bout derrière mes paupières (poème extrait d'Arden las pérdidas [Clarté sans repos]) ■ Voir | écouter aussi ▼ → (sur le site de Tusquets Editores) plusieurs poèmes (en espagnol) extraits du recueil Canción errónea [PDF] → (sur le site Lyrikline) Antonio Gamoneda lisant à voix haute certains de ses poèmes |
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