« Il faudrait lâcher ce bleu, ce noir en tête et laisser faire la lumière un peu sale jusqu’à la têtue détresse. » Aaron Clarke, 12 x 12cm / bleu et Aaron Clarke, 12 x 12cm / noir Source [ON CHERCHE AVEC LES YEUX] On cherche avec les yeux ce que veulent dire passage et lenteur, ligne et retrait — fil de bave encore. On s’accroche, on refuse de s’accrocher. Il faudrait lâcher ce bleu, ce noir en tête et laisser faire la lumière un peu sale jusqu’à la têtue détresse. Monter quand même, rassembler les papiers, regarder. On pèse à moitié sur les raisons d’exister, dans un léger bruit de plumes — son sourire n’y peut rien. On pèse à moitié, sans décoller, sans lever. Juste écrire dans l’obstacle, noté ça chez Watteau* : s’y loger. Pousser la question, toujours, et déplacer la ligne, sa flottaison. Deux oiseaux versent en croix sur le mur, versent en fenêtre. On descend plus calme, on tire une chaise, le linge sur le fil — il pourrait n’y avoir rien du tout. Armand Dupuy, Par mottes froides, Le Taillis Pré, 2014, page 52. Frontispice de Jean-Claude Terrier. _____________________________ * Patrick Watteau, Docimasie, José Corti, 2001. |
ARMAND DUPUY Source ■ Armand Dupuy sur Terres de femmes ▼ → [l’eau fermée] (extrait de Ce doigt qui manque à ma vue) → Mieux taire (lecture d’Isabelle Lévesque) → Présent faible (lecture d’Isabelle Lévesque) → Une première fin des questions → 8-12 février [2017] | Armand Dupuy | [je m’entends parler du temps qu’on serre] (extrait de Selfie lent) ■ Voir aussi ▼ → (sur Ta résonance) une lecture de Par mottes froides par Martin Ritman → (sur Recours au poème) une page sur Armand Dupuy |
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