Goodby Betty, don’t remember me
pencil your eyes dear and have a good time
with the tall tight boys at Tabari’
s, keep your teeth snowy, stick to beer and lime,
wear dark, and where your meeting breasts are round
have roses darling, it’s all i ask of you —
but that when light fails and this sweet profound
Paris moves with lovers, two and two
bound for themselves, when passionately dusk
brings softly down the perfume of the world
(and just as smaller stars begin to husk
heaven) you, you exactly paled and curled
with mystic lips take twilight where i know:
proving to Death that Love is so and so.
[GOODBY BETTY, NE TE SOUVIENS PAS DE MOI]
30.
Goodby Betty, ne te souviens pas de moi
crayonne tes yeux et prends du bon temps
au bal Tabarin serrée parmi les grands gars,
conserve tes dents de neige, au citron-bière tiens-t’en,
vets-toi de noir, et là où se touchent tes seins ronds
porte des roses darling, c’est tout ce que je veux —
surtout quand le jour baisse et que ce doux profond
Paris marche avec les amoureux, deux à deux
partant vers eux-mêmes, lorsque avec passion le soir
fait descendre en douceur un parfum sur terre (juste
comme de petites étoiles commencent à écailler
le ciel) toi, exactement toi poudrée frisée
entre tes mystiques lèvres attrape le crépuscule :
prouvant à la Mort que l’Amour est ci et ça.
E. E. Cummings, « Grands Boulevards, Pigalle », Paris, Éditions Seghers, 2014, pp. 108-109. Édition bilingue, traduit de l’anglais et présenté par Jacques Demarcq.
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