Ph., G.AdC KONSZACHTY Z UMARŁYMI W jakich okolicznościach śnią ci się umarli? Czy często myślisz o nich przed zaśnięciem? Kto pojawia się pierwszy? Czy zawsze ten sam? Imię? Nazwisko? Cmentarz? Data śmierci? Na co się powołują? Na dawną znajomość? Pokrewieństwo? Ojczyznę? Czy mówią, skąd przychodzą? I kto za nimi stoi? I komu oprócz ciebie śnią się jeszcze? Ich twarze czy podobne do fotografii? Czy postarzały się z upływem lat? Czerstwe? Mizerne? Zabici czy zdążyli wylizać się z ran? Czy pamiętają ciągle, kto ich zabił? Co mają w rękach – opisz te przedmioty. Zbutwiałe? Zardzewiałe? Zwęglone? Spróchniałe? Co mają w oczach – groźbę? Prośbę? Jaką? Czy tylko o pogodzie z sobą rozmawiacie? O ptaszkach? Kwiatkach? Motylkach? Z ich strony żadnych kłopotliwych pytań? A ty co wtedy odpowiadasz im? Zamiast przezornie milczeć? Wymijająco zmienić temat snu? Zbudzić się w porę? Wisława Szymborska, Ludzie na moście (1986) [Les Gens sur le pont] in Wisława Szymborska, La gioia di scrivere, Tutte le poesie (1945-2009), Adelphi Edizioni, Milano, 2012, pagina 460. COMPLICITÉS AVEC LES MORTS En quelles circonstances rêves-tu des morts ? Penses-tu souvent à eux avant de t’endormir ? Qui t’apparaît le premier ? Est-ce toujours le même ? Nom ? Prénom ? Cimetière ? Date de la mort ? À quoi en appellent-ils ? À l’amitié lointaine ? La parenté ? La patrie ? Est-ce qu’ils disent d’où ils viennent ? Qui se cache derrière eux ? À qui d’autre que toi apparaissent-ils en rêve ? Leurs visages ressemblent-ils à leurs photos ? Ont-ils vieilli avec les années ? Sont-ils frais ? Pâles ? Les tués ont-ils eu le temps de soigner leurs blessures ? Se souviennent-ils encore qui les a tués ? Qu’ont-ils dans leurs mains – décris ces objets. Pourris ? Rouillés ? Carbonisés ? Vermoulus ? Que lit-on dans leurs yeux – la menace ? La prière ? Laquelle ? Vous ne parlez que de la pluie et du beau temps entre vous ? Des oiseaux ? Des fleurs ? Des papillons ? De leur part nulles questions gênantes ? Et toi, que leur réponds-tu alors ? Au lieu de prudemment te taire ? De passer évasivement à un autre sujet de rêve ? De te réveiller à temps ? Wisława Szymborska/Ewa Lipska, Deux poétesses polonaises contemporaines, L’Ancrier Éditeur, Collection Littérature polonaise, 1996, page 31. Traduction d’Isabelle Macor-Filarska avec la participation de Grzegorz Splawinski. |
WISŁAWA SZYMBORSKA Source ■ Wisława Szymborska sur Terres de femmes ▼ → Discours au bureau des objets trouvés (poème extrait de Wszelki wypadek [Cas où, 1972]) → Mouvement (poème extrait de De la mort sans exagérer (Cent blagues [Sto pociech, 1967]) → 3 octobre 1996 | Wisława Szymborska, Prix Nobel de littérature (notice bio-bibliographique) → (dans la galerie Visages de femmes) le Portrait de Wisława Szymborska (+ un poème extrait de Vue avec grain de sable et un autre extrait de Dans le fleuve d'Héraclite) ■ Voir | écouter aussi ▼ → (sur Esprits Nomades) Wislawa Szymborska, Une poésie simple comme un bonjour → (sur FrancoSemailles) plusieurs poèmes de Wisława Szymborska → (sur poets.org) une notice bio-bibliographique (en anglais) sur Wisława Szymborska → (sur lyrikline blog) Readings to remember: Wisława Szymborska → (sur Recours au poème) Sur la disparition de Wislawa Szymborska, ou l’être poème, par Antoine de Molesmes |
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