Ph., G.AdC POESIA È come a un uomo battuto dal vento, br> accecato di neve — intorno pinge un inferno polare la città — l’aprirsi, lungo il muro, di una porta. Entra. Ritrova la bontà non morta, la dolcezza di un caldo angolo. Un nome posa dimenticato, un bacio sopra ilari volti, che piú non vedeva che oscuri in sogni minacciosi. Torna egli alla strada, anche la strada è un’altra. Il tempo al bello si è rimesso, i ghiacci spezzano mani operose, il celeste rispunta in cielo e nel suo cuore. E pensa che ogni estremo di mali un bene annunci. Umberto Saba, Parole [1933-1934], Volume terzo [1933-1947], in Il Canzoniere, Einaudi tascabili, Collana ET Poesia, Torino, 2004, p. 427.
Il entre. La bonté n’est pas morte, il la retrouve, la douceur d’un coin chaud. Il pose un nom oublié, un baiser sur des visages riants qu’il ne voyait plus qu’obscurs en des songes menaçants. Il revient dans la rue, elle a changé aussi. Le temps s’est remis au beau, la glace est brisée par des mains laborieuses, le bleu à nouveau point au ciel et dans son cœur. Il songe que tout malheur extrême est l’annonce d’un bien. Umberto Saba, Paroles [1933-1934], Troisième volume [1933-1947], in Il Canzoniere, Bibliothèque de L'Âge d'homme, 1988, page 439. Traduction d’Odette Kaan. |
UMBERTO SABA Source ■ Umberto Saba sur Terres de femmes ▼ → 9 mars 1883 | Naissance d’Umberto Saba → 25 août 1957 | Mort d’Umberto Saba (notice bio-bibliographique + article sur Ernesto) → Ecco, adesso tu sai (poème extrait de Choses dernières) → Donna → Notte d’estate → Oiseau en cage → Parole → Trieste → 22 août 1862 | Umberto Saba, Couleur du temps ■ Voir aussi ▼ → (sur le site d'Angelo Michele Cozza) le texte intégral d'Il Canzoniere (Giulio Einaudi editore) [PDF] |
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L'un des sommets de la poésie italienne du XXe!
Une œuvre lentement et sûrement amplifiée, compilée pour traiter, comme Ozu ou Sudek, de l'essentiel proche : famille, épouse, fille unique, la ville, Trieste ou Gorizia. Il fut libraire et loupa, par sa mort en août 1957, le Prix Nobel de Littérature pour lequel il était pressenti par les jurés de l'académie suédoise, et qui revint à notre bon Albert Camus. Passage de relais et de flambeau de la bonté, de l'Italien au Français.
Une vie tout entière consacrée à la poésie et à sa défense.
Son pseudo venait de sa nourrice - Saba (son nom véritable : POLI).
(1883-1957
Rédigé par : Philippe Leuckx | 04 janvier 2014 à 16:19