Triptyque photographique, G.AdC
ARCIPELAGO (UN COLLASSO)
Rosso e grigio, una corona spezzata di granito e sale
un soffio nel cuore di ogni scoglio.
Sono caduta sotto poche nuvole
un giorno di piena primavera
con un cespuglio piegato sotto il corpo
e l’intero promontorio sulla nuca.
Avevo la sabbia nelle orecchie, la zampa
del cane incerta sulle tempie.
Uno smottamento simile a quello che conosciamo in sogno
l’istante in cui il moto sembra trovare l’enigma dello spazio.
Tutte le isole volavano
riproducendo con esattezza il vuoto tra le pietre
riempiendosi di vento a ogni sosta
i sassi scattavano fischiando
come fionde fino al gelo dei piedi
e il fiato era un tronco con foglie da inghiottire
a occhi stretti, fino alle radici.
Prima ci fu la casa, grigia, perfetta dentro il sole
assi sconnesse, vecchi chiodi, una sedia,
poi quel fischio misto a voci
due bambini e la lingua del cane
come un tocco d’infinito sulla gola.
Forse fu questo che mostrò al destino
come ancora mi ardesse la linea della vita
quando la mano scorticata si mosse
a scacciare una mosca
che puntò decisa verso il cielo.
Antonella Anedda, “Maddalena” in Il Catalogo della gioia, Donzelli editore, Collana Donzelli Poesia, 2003, pp. 108-109.
ARCHIPEL (UN COLLAPSE)
Rouge et gris, une couronne brisée de granit et de sel
un souffle dans le cœur de chaque écueil.
Je suis tombée sous peu de nuages
un jour de plein printemps
avec un arbuste plié sous le corps
et l’entier promontoire sur la nuque.
J’avais du sable dans les oreilles, la patte
incertaine du chien sur les tempes.
Un éboulement semblable à celui que nous connaissons dans le rêve
l’instant où le mouvement semble trouver l’énigme de l’espace.
Toutes les îles volaient
reproduisant avec exactitude le vide entre les pierres
se remplissant de vent à chaque halte
les pierres bondissaient en sifflant
comme des frondes jusqu’à la glace des pieds
et le souffle était un tronc avec des feuilles à engloutir
avec des yeux étroits, jusqu’aux racines.
Avant il y avait la maison, grise, parfaite dans le soleil
axes déconnectés, vieux clous, une chaise,
puis ce sifflement mixte de voix
deux enfants et la langue du chien
comme une touche d’infini sur la gorge.
Peut-être est-ce cela qui a montré au destin
comment encore brûlait pour moi la ligne de la vie
quand la main écorchée s’est mise
à chasser une mouche
qui pointait décidée vers le ciel.
Antonella Anedda, in « 7 poètes italiens d’aujourd’hui », Inuits dans la jungle, Numéro 5, janvier 2014, pp. 21-22. Présentation et traduction de Jean Portante.
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NOTE d’AP : Antonella Anedda a publié en 2013 : Isolatria. Viaggio nell’arcipelago della Maddalena (Laterza, Collana Contromano).
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