III SONETTO
Biltà di donna e di saccente core
e cavalieri armati che sien genti,
cantar d’augelli e ragionar d’amore,
adorni legni ’n mar forte correnti,
aire serena quand’apar l’albore
e bianca neve scender senza venti,
rivera d’aigua e prato d’ogni fiore,
oro, argent’o azuro ’n ornamenti:
ciò passa la beltate e la piagenza
de la mia donna e ’l su’ gentil coraggio,
sì ch’e’ rasembra vile a chi ciò sguarda;
e tant’ à più d’ogn’ altr’ ha canoscenza,
quanto lo cielo della terra è maggio.
A ssimil di natura, ben non tarda.
III SONNET
Beauté de femme et cœur plein de sagesse,
et chevaliers si nobles et armés,
et chants d’oiseaux, paroles de tendresse,
bateaux ornés qui sur la mer courez,
et l’air serein quand l’aurore apparaît,
et neige blanche qui choit sans que vent presse,
eaux ruisselantes, fleurs multiples aux prés,
or et argent, ou bleu en joliesse :
sur vous l’emportent la beauté et la grâce
de mon aimée qui a si noble cœur
que vous paraissez vils à qui regarde ;
plus que toute autre elle a haute valeur
comme le ciel qui la terre surpasse.
Devant telle nature, le bien ne tarde.
Guido Cavalcanti | Danièle Robert, Rime, éditions vagabonde, 2012, pp. 44-45. Édition bilingue. Traduit de l’italien, présenté et annoté par Danièle Robert.
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