 Piero della Francesca, Autoportrait
Détail de La Résurrection (La Resurrezione)
[entre 1463 et 1465]
Fresque et détrempe
Sansepolcro, Museo Civico
Source
PIERO DELLA FRANCESCA
Piero della Francesca morì nell’anno endecasillabo di sbarco
millequattrocentonovantadue
di Colombo a occidente, un oriente fallito.
Isabella spediva alla malora gli ebrei della Spagna.
Piero morì al riparo delle ultime notizie.
Aveva dipinto su intonaco fresco le croci e l’insonnia cristiana
di possedere la città dei sangui e dei messia
Gerusalemme.
Che poteva importargli la scoperta di un’America india?
Lasciò su una morbida scapola di Arezzo,
nell’aria circolare di una chiesa,
il suo viaggio in oriente, che è origine, sorgente.
Erri De Luca, L’Ospite incallito, Einaudi, 2008, in Aller simple suivi de L’Hôte impénitent, édition bilingue, éditions Gallimard, Collection Poésie/Gallimard, 2021, p. 270.

PIERO DELLA FRANCESCA
Piero della Francesca mourut l’année hendécasyllabe du débarquement
mille quatre cent-quatre-vingt-douze
de Colomb à l’occident, un orient raté.
Isabelle envoyait au diable les Juifs d’Espagne.
Piero mourut à l’abri des dernières nouvelles.
Il avait peint sur un enduit frais les croix et l’insomnie chrétienne
de posséder la ville des sangs et des messies
Jérusalem.
Que pouvait lui importer la découverte d’une Amérique indienne ?
Il laissa sur une douce épaule d’Arezzo,
dans l’air circulaire d’une église,
son voyage en orient, qui est origine, source.
Erri De Luca, L’Hôte impénitent (extraits inédits), in Revue Nunc n° 28, Dossier Erri De Luca, octobre 2012, pp. 28-29. Traduit de l’italien par Danièle Valin.
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