Source EAST SIDE STORY (extrait) 2 jours avant la fin nous roulons 1h en scooter, il est 1h du matin, je m’accroche à son ventre, j’ai glissé les mains sous son blouson et tee-shirt pour lui caresser la respiration et ne pas tomber dans virages et collines, où allons-nous, surprise, be not afraid, brise un peu froide malgré le réconfort de son dos. Nous sommes dans des bains de soufre jaune et chaud. L’employé indique doigt indifférent les salles rivées, cabine 13, sol inondé, nous nus et les affaires aux étagères, l’eau sourd paraît-il directement par robinet interposé des déesses de l’immortalité. Il rit, il dit, si on s’embrassait à fond dans la vapeur d’anciens lavis d’ici, il m’apprend à distinguer le mouvement song de sa langue dans ma bouche, le mouvement tang de sa langue dans ma bouche, ses dents frisent dangereusement la poésie de renaissance occidentale : petit gravier d’ivoire qu’il a plein la bouche, choselettes cachées sous le coussin des lèvres, il est 4 h du matin, je bâille et demain je travaille mais il faut rester plus longtemps pour survivre à encore plus d’années, chaque baiser profondément pensé dans le très peu de jours de nous deux. La brume aussi est tombée sur les collines du retour, la pluie aussi tombait sur le scooter. Il veut que je conduise pour à son tour se coucher sur mon dos et se reposer lui aussi dans la zone de certitude provisoire mais la route est mouillée, le brouillard nous encercle, |
STEPHANE BOUQUET Stéphane Bouquet sur Terres de femmes ▼ → Preuves du monde (poème extrait du Fait de vivre) ■ Voir aussi ▼ → (sur le site des éditions Champ Vallon) une page sur Stéphane Bouquet |
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