TERRES DE L’ENFUIE, VIII, IX, X
VIII
Le ciel de ce pays est tout d’un bloc
la nuit s’y effondre donc dans le silence de la tentation du monde
sans préalable
elle s’échappe sans effet d’annonce et sans bruit
l’étalement des soubresauts du monde
c’est la
nuit c’est le jour
tout simplement et leur douloureuse expansion
le pédoncule tendu d’une fleur de sorbier
IX
Quand les eaux et les terres de ce pays se réunissent
les porteuses d’eau de terre et de pain
se dirigent lentement vers la rivière
le ciel n’est alors jamais trop loin avec ses airs de femme
leur tête se dresse
et frémit d’émoi sous le poids des vases de cuivre et des sacs
de toile
on dit aussi qu’au fond des puits sont conservés
de grands secrets et mille oiseaux soudain s’affolent
autour des pistils de la valériane
X
Il y a dans ce pays des voies déroutées et des canaux sans but
écoute les coups redoublés des eaux sur mes rives
le réseau en est si dense cependant
que l’on se trouve toujours où l’on veut se rendre
dans l’odeur musquée de la phalliphore
Raphaël Monticelli, Terre de l’enfuie in Mer intérieure, Éditions La passe du vent, Collection Poésie, 2013, pp. 23-24-25.
RAPHAËL MONTICELLI Source ■ Voir aussi ▼ → (sur Terres de femmes) Alain Freixe & Raphaël Monticelli | Chère → (sur le site des éditions L’Amourier) une fiche bio-bibliographique sur Raphaël Monticelli → (sur remue.net) L’écriture en Bribes de Raphaël Monticelli (Jean-Marie Barnaud - 28 février 2011) |
Retour au répertoire du numéro d’août 2013
Retour à l’ index des auteurs
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.