NACH DEM KARNEVAL
Hach dem Karneval kamen die Magertage
mit Schimmelbrot und Bitterkraut
Mich hungerte nach Feigenfleisch
mich dürstete nach Apfelsinen
Mit einer Karawane ging ich
durch die Wüste auf Datteljagd
Der Sand stak mir im Hals
Der Rücken des Kamels
war meine Heimat
Die Stunden waren Öfen um die Stirn
die Sterngebilde Kreuz und Skorpion
Am Morgen blühte rot am Horizont
die Fata Morgana die nicht näherkam
Nur einmal nahm uns eine Oase auf
das Wasser roch nach Feuer Mohn und Mond
Feigen und Datteln waren verdorrt
APRÈS LE CARNAVAL
Après le Carnaval vinrent les jours maigres
avec du pain moisi et de l’âcre choucroute
J’eus faim de la chair des figues
j’eus soif des oranges
Avec une caravane je partis
à travers le désert à la chasse aux dattes
Le sable me piqua la nuque
Le dos du chameau
fut mon pays
Les heures furent des fours autour de mon front
les constellations croix et scorpion
Le matin rougit à l’horizon
le mirage qui ne se rapprocha pas
Une fois seulement une oasis nous accueillit
l’eau sentait le feu le pavot et la lune
figues et dattes étaient desséchées
Rose Ausländer, Pour qu’aucune lumière ne nous aime in Fario 12, Printemps 2013, pp. 266-267. Poèmes traduits de l’allemand et présentés par François Mathieu.
ROSE AUSLÄNDER Source ■ Rose Ausländer sur Terres de femmes ▼ → Augenblickslicht → L’île dérive → Janvier (extrait de Pays maternel) → Während ich Atem hole ■ Voir | écouter aussi ▼ → (sur Recours au poème) cinq autres poèmes inédits de Rose Ausländer, issus du même n° 12 de la revue Fario → (sur Esprits Nomades) la page consacrée à Rose Ausländer → (sur Lyrikline) plusieurs poèmes dits (en allemand) par Rose Ausländer |
Retour au répertoire du numéro de mars 2013
Retour à l’ index des auteurs
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.