Le 3 février 1924 naît à Paris Pierre-Albert Jourdan. Élevé par sa mère dans la passion des livres, de la musique et de la peinture (il est âgé de quinze ans lorsque meurt son père), Pierre-Albert Jourdan fait des débuts tardifs dans l’écriture (vers 1956). Poète discret peu soucieux de reconnaissance littéraire, proche de René Char et de Henri Michaux, Pierre-Albert Jourdan fut l’ami des plus grandes voix de sa génération : Yves Bonnefoy, Philippe Jaccottet, Claude Vigée, Gustave Roud, Lorand Gaspar, Anne Perrier, Paul de Roux, Roger Munier… Au lendemain de la mort de Pierre-Albert Jourdan, la plupart de ses textes ― fragments, poèmes, proses ― ont été rassemblés par Yves Leclair dans deux volumes publiés aux éditions du Mercure de France, sur l’initiative d’Yves Bonnefoy et de Suzanne Jourdan (l’épouse de Pierre-Albert Jourdan). Les Sandales de paille, publié en 1987 (ouvrage aujourd’hui épuisé, mais dont une grande partie des poèmes et fragments a été rééditée en édition bilingue par un éditeur new-yorkais : The Straw Sandals : selected Prose and Poetry, Chelsea editions, New York, 2011. Traduction, introduction et notes par John Taylor) ; Le Bonjour et l’Adieu, publié en 1991. Le projet de publication d’un troisième volume (qui devait rassembler les essais et les romans et contes de l’écrivain, avec une préface de Roger Munier) n’a pu être finalisé. A par ailleurs été publié en 1996 un Cahier Pierre-Albert Jourdan (n° 10, sous la direction d’Yves Leclair, éditions Le Temps qu’il fait), qui comprend notamment, outre de nombreux témoignages d’écrivains, plus d’une centaine de pages inédites. Il comporte également une iconographie qui rassemble une grande part de l’œuvre picturale de Pierre-Albert Jourdan. Ce Cahier est complété d’une bibliographie. (N.B. : ce Cahier est toujours disponible). Un petit nombre de fidèles lecteurs, de chercheurs et d’éditeurs s’emploie aujourd’hui à faire redécouvrir cet auteur « rare », dont les éditions Voix d’encre (Pierre-Albert Jourdan, Exercices d’assouplissement, 2012) et Élodie Meunier, qui anime un site consacré à cet écrivain et qui, en 2006, a soutenu une thèse de doctorat intitulée Pierre-Albert Jourdan : l’écriture comme ascèse spirituelle, puis coordonné pour la revue Europe un « Cahier Pierre-Albert Jourdan » (n°935, mars 2007). Les travaux d’Élodie Meunier ont été tout récemment repris et publiés par les éditions du Cygne sous le titre : Pierre-Albert Jourdan : l’écriture comme voie spirituelle (2013). Second tome poétique des œuvres de Pierre-Albert Jourdan, Le Bonjour et l’Adieu « réunit, suivant un ordre chronologique », poèmes et proses poétiques composées de 1956 à 1978. Le titre générique Lettres à Fabienne retenu dans cette édition est le titre donné par l’auteur des Sandales de paille à l’une de ses proses poétiques rédigée sous forme de correspondance ― une cinquantaine de lettres ― et destinée à sa fille Fabienne, alors âgée de dix à douze ans : Lettres à Fabienne. « S’il souhaitait dans ces lettres lui faire comprendre, et peut-être partager, son approche de l’existence, il paraît tout autant avoir tenté d’y éclaircir, à ses propres yeux, certaines questions d’importance pratique, vitale. Il y définit ainsi pour la première fois véritablement les conditions de ces moments suspendus, pleins, où l’on accède parfois lorsqu’on a, dit-il, pour un temps au moins assumé la solitude, renoncé au désespoir et à la révolte, et accepté de se perdre dans un mouvement de tout l’être vers la terre où le corps est profondément engagé et l’esprit cesse de lutter et de nier. Surtout, le constat qu’il lui est impossible d’atteindre le monde directement, dans un mouvement de désir, lui fait alors reconnaître la nécessité, pour mieux l’approcher, d’un “demi-tour” vers soi-même, d’un travail sur ce qui, en soi, sépare de lui, afin de s’en dépouiller, de s’en laver. Travail incessant, difficile, qui apparaît dans ces lettres viser d’abord à instaurer en soi une telle orientation vers le monde, une ouverture à la puissance qui l’habite, et un engagement véritable dans le “jeu” de la vie, malgré les liens tissés, les urgences ou besoins, les peurs et les crispations. » |
PIERRE-ALBERT JOURDAN Ph. Gilles Jourdan Source ■ Pierre-Albert Jourdan sur Terres de femmes ▼ → [L’inquiétude devant la mort] (extrait de L’Angle mort) → La source (extrait du Bonjour et l’Adieu) → [Ceci est ma forêt] → Chute (extrait de L’Espace de la perte) → Le Fil du courant → L’Entrée dans le jardin → Les nuages parfois s’enlisent ■ Voir aussi ▼ → le site d’Élodie Meunier consacré à Pierre-Albert Jourdan |
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Marc Rousselet a publié l'an dernier aux éditions A Plus d'un titre un recueil de poèmes en prose intitulé Lettres à Pierre-Albert Jourdan. A lire !
Rédigé par : Olivier Bastide | 03 février 2013 à 21:16