« Quand tu seras, au fond des mers,
une sirène ! »
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[RECUÉRDAME EN ALTA MAR, AMIGA]
Recuérdame en alta mar, amiga,
cuando te vayas
y no vuelvas.
Cuando la tormenta, amiga,
clave un rejón en la vela.
Cuando alerta el capitán
ni se mueva.
Cuando la telegrafía
sin hilos ya no se entienda.
Cuando ya al palo-trinquete
se lo trague la marea.
Cuando en el fondo del mar
seas sirena.
[SOUVIENS-TOI DE MOI, MON AMIE]
Souviens-toi de moi, mon amie,
en haute mer, quand à jamais
tu partiras.
Quand la tempête, mon amie,
clouera sa lance dans la voile.
Quand, à son quart, le capitaine
ne bougera.
Quand les appels du télégraphe
se feront muets à nos oreilles.
Quand la marée aura déjà
englouti le mât de misaine.
Quand tu seras, au fond des mers,
une sirène !
Rafael Alberti, Marin à terre [Marinero en tierra, 1925], suivi de L’Amante et de L’Aube de la giroflée, Éditions Gallimard, Collection Poésie, 2012, page 129. Présentation et traduction de Claude Couffon.
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