Ph., G.AdC LE SEL Il vient de la mer, je le sais son sel durcit dans ma broussaille Le soir, s’il me dit : chante ! je deviens fou, mon ombre est folle je dis la chose sans paroles. Les gens viennent, les gens se taisent sous la lune. Et je danse pour le viril le plus mouvant, plus simple et plus terriblement subtil. Je meurs, je sombre, délirance est sous la pointe de mon pied. Rien, la voix ne m’est rien. C’est son silence contre toujours plus contre moi qui révolte et fait tourner le ciel.
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HENRY BAUCHAU Source ■ Henry Bauchau sur Terres de femmes ▼ → Diotime (lecture d’AP) → Passage d’Antigone → 22 janvier 1913 | Naissance de Henry Bauchau (notice biographique) → 30 juillet 1989 | Henry Bauchau, Jour après jour ■ Voir aussi ▼ → le site du Fonds Henry Bauchau Pour entendre la voix de Henry Bauchau, se rendre sur le site Voix d'auteurs |
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Amertume du poème... C'est bien de faire mémoire de cet écrivain-poète. Étrange ce qu'il dit de la voix, ici...
Dans son journal de l'année 1982, le 4 août, il écrit :
"Mes poèmes sont écrits pour être lus à voix haute ou au moins des lèvres et pas seulement des yeux. Ils passent par la voix avant d'exister dans l'écriture. Je les attends ou les écoute dans cet avant, ils retrouvent la pensée dans l'après."
Mais il ajoute, plus tard : "Il ne faut pas vouloir et laisser se faire, du fond du cœur, laisser se faire ce qui doit être."
Henri Bauchau - Les années difficiles - Journal 1972-1983 (Actes Sud)
Rédigé par : christiane | 17 octobre 2012 à 22:40