Ph., G.AdC DANS LE FORMAT DE LA PAGE (extrait) Quelque chose de fragile est déchiré Le paysage écrit, toujours Comme trop vite. Le temps que les yeux bougent Et tout a changé. Un attelage qui progresse Au fond d’un grand espace de cultures Fait oublier les courtes fleurs là devant. Un oiseau dérive, l’œil s’écorche à l’arête D’un pan de montagne. Tout le solide s’émiette : un sentiment que donne de la couleur Va peut-être retenir Le monde et ses mots. James Sacré, « Dans le format de la page » in Le paysage est sans légende, Al Manar | Éditions Alain Gorius, 2012, page 13. Dessins de Guy Calamusa. |
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Un vœu d'impossible pour écrire le mouvant et du paysage et du regard, le nommer. Il faut aller si vite pour lier ces plans, certains immobiles, d'autres passagers du temps. Comme la tache de couleur de ces modestes fleurs, là, aux pieds du promeneur de mots.
La couleur ? Il arrive qu'elle ne cède son mystère que posée près d'une autre querelleuse. Quelle est cette chose fragile qui a été déchirée pour laisser place à cet effort de voir ? Un rien qui était posé autour des choses et qui avançait, les contenait, les lier. Le voici enfui dans la déchirure. Il reste à énumérer ces fragments du réel troué qui le donnait à voir, ce rien. Écriture fascinante.
Rédigé par : christiane | 09 juillet 2012 à 16:57