Ph., G.AdC [LE MONDE EST MAINTENANT VISIBLE] Le monde est maintenant visible entre mers et montagnes. Je marche entre les transparences parmi les années les fantômes et le matricule de chacun. Les pierres les herbes sont enchantées. Tout se couvre jusqu’au néant de pétroglyphes. Je compte les mâts penchés près du rivage. À perte de vue, la prairie des cormorans car chaque maison est un navire qui se balance. Plutôt le crime ou plutôt la mort des amants ou plutôt l’inceste du frère et de la sœur ou ― je prends le temps de manger une orange. Dans ces moitiés d’assiettes et autres fragments trouvés avec pierres taillées, dessinées ou peintes masse de cailloux, graviers avec sable mesurent un site une ville que j’explore avec l’énergie d’un oiseau. Jean Daive, L’Énonciateur des extrêmes, Nous, 2012, pp. 39-40.
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JEAN DAIVE Source ■ Voir aussi ▼ → (sur le site du cipM) une bio-bibliographie de Jean Daive → (sur le site d’Éric Pesty Éditeur) une autre bio-bibliographie de Jean Daive → (sur Terres de femmes) Charles Olson | Maximus, to himself | Traductions croisées Danièle Robert/Angèle Paoli/Auxeméry |
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J’adore ce poème ! Il y figure tout ce que j’aime photographier…
Amicizia
Guidu ___
Rédigé par : Guidu di Cinarca | 24 mai 2012 à 22:53
Ce petit grain de mort violente entre tirets comme une énigme dans l'écriture de Jean Daive, l'homme-oiseau, qui traverse les terres et les mers. Transparence des signes gravés à même la pierre, à même l'écume. Un fruit pour unir ces éléments comme une halte savoureuse.
(Je comprends la joie de Guidu lui qui couvre cette revue de signes mystérieux entre lesquels les mots des poètes se glissent pour témoigner d'un réel fragmentaire encore inconnu.)
Par tout le corps mais surtout par les pieds qui foulent la terre et les mains pour la caresser, le monde se dit autrement. Des histoires enlacées comme la mort comme l'amour, l'archaïque et le quotidien. Une danse venue du fond des mémoires pleine de forces obscures. Une conscience à l'écoute des murmures de ce jardin d'eau, de pierres -gravées- d'herbes qu'est aussi notre terre informe et chaotique.
Le monde est maintenant visible / entre mers et montagnes.
Se perpétuer en s'attachant aux pas du calme voyageur pour repeupler ce monde de sens mystérieux, tendu vers l'infini des formes primitives.
Rédigé par : christiane | 25 mai 2012 à 09:24