Ph., G.AdC
LA RUMEUR DES JOURS (extrait)
À quelques clartés au hasard remises
ma vacuité ressemble aux ombres
du mouvement des fleurs sur le mur
Je suis prêt à tout respirer
à être encore un peu debout
ou à me coucher dans le vent
Chaque matin ma vie est ouverte
plus opportune que tout désir
et ma patience se renouvelle
C’est la même oscillation de reflets
sur la mer ou sur la pierre
quand ma porte s’ouvre
L’éternité est sur le seuil
Didier Champion, La Rumeur des jours in Il faudra que je me coupe les doigts, ils m’empêchent d’écrire, anthologie poétique, Éditions Voix d’encre, 2000, page 48.
NOTE d’AP : Didier Champion (né à Paris en 1947) est également présent dans le n° 16 (« Enfances et hasards ») de la revue Voix d’encre, 1er trimestre 1997 (aux côtés de Max Alhau, Stephen Watson, Lionel Bourg, Pierre Garrigues, Franck Castagné, Richard Belfer, Alain Rebourg, Jack Coudert et Jean-Claude Xuereb) ; dans le n° 65, janvier 1998, de la revue Arpa (aux côtés de Hilde Domin, Antoine Emaz, Philippe Mathy, Emmanuelle Pireyre, Franck Castagné, Edwin Morgan, Giovanni Raboni, Patrick Raveau, Yannick Girouard, Jean-François Mathé, Porfirio Mamani Macedo, Guy Viarre, Raymond Farina, Jean-Michel Mayo, Marcel Rist, Jean-François Perrin, Jeanne Benguigui, Alain Rebourg, Daniel Berghezan et Jean-Pierre Farines) et dans le n° 68 (pp. 32-34, hiver 1999-2000) de la revue Friches [Cahiers De Poésie Verte] (aux côtés de Mario Luzi, Athanasios Alexandridis, Laurence Gay, Alain Guillard, Jacques Lécuyer, Xavier Martin, Joseph Ohmann-Krause et Guy Riolle). Il a fait paraître Par le Bleu (éditions Cahiers Froissart, 1997) et a participé à l’anthologie Le Ciel et ses poètes (Le cherche midi éditeur, 1992).
Ne pas restreindre le monde à ce que l'on connaît, en suivre les ombres, les reflets. Énigme de l'entre-deux des lumières et des ombres. Contemplation. Monde flottant.
J'aime cette vacuité, comme détachée du présent, cette volonté de non-agir.
Suspendre le temps, les mouvements et lire lentement ce poème délicat. Accepter sa légèreté, son indécision, son dé-saisir. S'y dissoudre.
Traces de mots, presque silence... vide.
Âme de lumière de Didier Champion.
Rédigé par : christiane | 09 mai 2012 à 22:55
Magnifique disponibilité.
Dans l'autre poème mis en lien, ces vers, superbes :
"Le vent chante le hasard de l'air à ma poitrine
et à mon sang
mais l'air tait le hasard du vent à l'herbe"
Merci de le faire connaître.
Rédigé par : colo | 10 mai 2012 à 16:07