Montage photographique, G.AdC Parfois elle, entre dans la mer ― c’est une femme de mer ; et remarque sur ses mains, une certaine solitude venue avec le vent cassant, heurtant la quotidienneté des jours. Elle se rend aux tranchées, aux dunes protégées, cherche un itinéraire qui ne ressemblerait pas au gouffre. À l’abri des murmures du monde, il y a dans les marécages où certaines espèces font leur nid, des routes en lacets qu’il faut connaître, mais aussi le marché couvert, les églises quand rouges, viennent le désir et l’avalanche de mots silencieux. Oui, parfois le désir. Je, fuyant. |
Danielle Fournier, Iris, in Danielle Fournier | Luce Guilbaud, Iris, Éditions de l’Hexagone, Montréal, 2012, page 27. Iris partagée cette envolée pollen entre les cuisses à grandes enjambées le siècle fait tomber les hommes venus des mers glacées Iris sur ligne de vie délivre voyage vers l’île aux fougères Iris d’où venue en éphémère renonce à la limite au transit si les peaux se quittent sans nuage cicatrice sur le seuil lichen sur la main le nom dessus tiendrait même dénoué.
|
Retour au répertoire du numéro de mai 2012
Retour à l’ index des auteurs
Ces mots qui se répondent de l'une à l'autre, si proches et si différents. Iris versicole devenu la fleur-emblème du Québec. Trois pétales ouverts à la lumière, trois sépales connivents, serrés sur leur secret. Entre eux, trois étamines lumineuses pour porter dans l'entre-soi un si beau pollen. Iris glissé entre deux noms : irisation et reflets bleus du je-fuyant de l'une portant écume de mots à l'île des fougères de l'autre. Messagères éblouies par les migrations croisées de leurs poèmes. Quel beau recueil...
Rédigé par : christiane | 22 mai 2012 à 19:59