Dessin de Hugo Pratt
[MATINÉE DE PRINTEMPS PRÉCOCE]
Matinée de printemps précoce
Îles bleutées estompées dans la brume
Sous l’aplomb du soleil déjà chaud la mer frémit
en plis d’argent
Un banc de mouettes traverse le ciel
Si je ferme à demi les paupières le contour des
îles s’atténuera encore et le bleu m’absorbera
Je flotterai sur la transparence de l’air les angles
vifs des êtres et des choses ne me blesseront plus
je rejoindrai les mouettes criardes
les plis d’argent
les îles douces
J’oublierai mon nom et mon visage dans le temps
d’avant la naissance
Joëlle Gardes, « Saisons », L’Eau tremblante des saisons, Éditions de l’Amandier, Collection Accents graves-accents aigus, 2012, page 65.
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Rêverie de Joëlle Gardes éblouie de bleu et d'oiseaux que je lie à ce poème déchirant : "Hôpital" - édité sur Terres de femmes en novembre 2009 - et dont la blessure s'apaisait par ces vers :
"Et soudain elle pense au bain matinal l’été quand les tourterelles roucoulent dans les pins et que les mouettes tournent en piaillant au-dessus du bateau de pêche qui rentre au port
elle pense à la chaleur des galets aux cris des enfants qui s’éclaboussent
au goût de sel sur la peau
et demain lui paraît lointain mais autre et elle sent le fil qui la rattache au monde."
Rédigé par : christiane | 25 avril 2012 à 19:49
C'est si beau , Angèle! Du coup, j'ai commandé le recueil et Le Poupon, du même auteur. Merci!
Rédigé par : laurence acquaviva | 27 avril 2012 à 10:53