Ph., G.AdC [IL Y A DES OMBRES] il y a des ombres dans la porte refermée, il y a de nouvelles disparitions de nous dans la porte laissée fermée ; à la place du soleil au-dessus de la terre lumineuse il y a le soleil au-dessus de la terre sans jour, sans ciel et sans nuit et restée fermée ; dans un jour et dans le passé il y a des ombres qui attendent autour, dehors sur les seuils de la terre ; elles sont dans la lumière autour et la terre est dans une lumière sur la terre brune, transparente, mate et couverte, personne silencieuse, attendant une venue, qui j’attends moi aussi, sous le ciel de la terre seule, qui suis absent de l’au-delà ; je suis de ceux qui s’éloignent, qui restent alors. Jacques Estager, « Les ombres et le ciel » in Deux silhouettes, Cité des Fleurs, Éditions Lanskine, 2012, page 22. |
JACQUES ESTAGER © Jacques Estager Source : Les Carnets d'Eucharis de Nathalie Riera ■ Jacques Estager sur Terres de femmes ▼ → Douceur (lecture de Muriel Stuckel) → c’est re-moi (poème extrait de Je ne suis plus l’absente) ■ Voir aussi ▼ → (sur le site des éditions Lanskine) une page sur Deux silhouettes, Cité des fleurs |
Retour au répertoire du numéro d’avril 2012
Retour à l’ index des auteurs
C'est vraiment très étrange ce clair-obscur des mots. Le soleil inutile à la clarté, comme si la nuit enfantait seule la lumière. Le ciel est fermé semble-t-il... Et toutes ces ombres silencieuses qui se nourrissent de la lumière et du noir comme des absences à nous et d'ailleurs... S'éloigner c'est rester.
Éclairer c'est noircir.
La terre est transparente et le ciel est opaque.
Mais qui est ce poète qui joue avec nos yeux en lançant son écriture contre la quille des mots ? Patatras tout dégringole et en plus il s'absente !
Je lis comme un enfant qui apprend l'alphabet. Je change de place les lettres pour lire un seul mot : SEUIL...
Rédigé par : christiane | 22 avril 2012 à 18:59
.
.. "à la place... ?
Je crois... tout en craignant cela... ?...
Qu'il n'y ait plus que soi-même porté en existence... ?
Soi-même porté à sa lumière personnelle...
Cet "instant de vie" Révélé subrepticement par une ombre projetée mise en ambiance... à l'impromptu ???
Oui, je crois "qu'à la place"... c'est le vivant qui "advient..."
Rédigé par : Marie-Christine Touchemoulin | 22 avril 2012 à 21:30
Un grand.
Un enfant.
J'acques.
L'ami, le poète, l'émerveilleur. Veilleur des mots. Mots et merveilles.
Toute sa tremblante manière de lire et d'écrire en même temps.
Enfin le monde se renverse et l'enfant écrit ce qu'il y a d'invisible.
Merci.
SD
Rédigé par : [email protected] | 23 avril 2012 à 11:07
Je me joins au concert de louanges, c'est très beau , très mélodieux, c'est vraiment le bruit de l'ombre qui passe sous la porte, et l'imagination qui la suit!
J'en profite pour te saluer chère Angèle...
Emilie
Rédigé par : Emilie D | 24 avril 2012 à 12:04