Image, G.AdC A VENEZIA CON BIASION O God, what great kindness have we done in times past … O God of the night what great sorrow Cometh unto us… Ezra Pound Quale nostro passato valore dimenticato presto ci meritava il dono di Venezia della sua meraviglia ? Di quale gran dolore che tuttora ci aspetta ci risarciva anzitempo coll’essere come era Venezia ? A tali domande non rispondono più il dio delle acque il dio della notte. Sprofondano con le città sotto il nostro orizzonte. Col male di una domanda non fatta di una risposta non giunta si va su acque in perpetuo turbate : su slontananti acque nere, una notte, una nostra Venezia congetturando tra quelle luci rade. Ma viene con le sue conchiglie col suo sasso marino il sempreragazzo il tuoterrestre Biasion. A sostentare capitelli, a spaziare gabbiani. Non ama ― si dice ― in verticale spendersi, ma questo è poi vero ? Svetta su profili slabbrati su tramontanti cupole e cuspidi la spiga del suo pane solare.
O God, what great kindness have we done in times past … O God of the night what great sorrow Cometh unto us… Ezra Pound Lequel de nos mérites passés oublié bientôt nous valait le don de Venise de sa merveille ? De quelle grande douleur qui toujours nous attend nous dédommageait d’avance avec ce qu’elle était Venise ? À ces questions ne répondent plus le dieu des eaux le dieu de la nuit. Ils sombrent avec les villes sous notre horizon. Avec le mal d’une question non posée d’une réponse non parvenue on va sur des eaux noires qui s’éloignent, une nuit, conjecturant une Venise nôtre parmi ces rares lumières. Mais vient avec ses coquillages avec son caillou marin le toujours enfant le tout-terrestre Biasion. Souvenir des chapiteaux, mouvoir des mouettes. Il n’aime pas, ― dit-on ― se dépenser à la verticale, mais est-ce bien vrai ? Pointe sur des profils ébréchés sur des coupoles et des flèches en déclin l’épi de son pain solaire. Vittorio Sereni, Étoile variable, II, Verdier, Collection « Terra d’altri », 1987, pp. 52-53-54-55. Édition bilingue. Traduction de Philippe Renard et de Bernard Simeone. Préface de Franco Fortini. |
VITTORIO SERENI ■ Vittorio Sereni sur Terres de femmes ▼ → Je traduisais Char, IV (autre poème extrait de Étoile variable) ■ Voir aussi ▼ → (sur le site des éditions Verdier) la fiche de l'éditeur sur Étoile variable (+ extraits de presse) |
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