THE QUARREL
The word I spoke in anger
weighs less than a parsley seed,
but a road runs through it
that leads to my grave,
that bought-and-paid-for lot
on a salt-sprayed hill in Truro
where the scrub pines
overlook the bay.
Half-way I’m dead enough,
strayed from my own nature
and my fierce hold on life.
If I could cry, I’d cry,
but I’m too old to be
anybody’s child.
Liebchen,
with whom should I quarrel
except in the hiss of love,
that harsh, irregular flame?
Stanley Kunitz, “The Quarrel” in Passing Through. The Later Poems, New and Selected, W.W. Norton & Company, New York, 1995, page 102.
NOTE d’AP : Le poème “The Quarrel” a été publié pour la première fois en janvier 1979 dans The Atlantic Monthly.

LA DISPUTE
Les mots que j’ai dits en colère
pèsent moins qu’une graine de persil,
mais une route passe par eux
qui mène à ma tombe,
ce terrain acheté et payé
sur une colline saupoudrée de sel à Truro
où les pins de Virginie
surplombent la baie.
À mi-chemin je suis assez mort,
éloigné de ma propre nature
et de ma féroce emprise sur la vie.
Si je pouvais pleurer, je pleurerais,
mais je suis trop vieux pour être
l’enfant de quelqu’un.
Liebchen,
avec qui me disputerais-je
sinon dans le sifflement de l’amour,
cette flamme âpre et irrégulière.
Traduction inédite de Thierry Gillybœuf
pour Terres de femmes

Robert Motherwell (1915-1991)
The Quarrel by Stanley Kunitz, 1983
Lithograph, composition 36, 91.7 x 65 cm
The Philip and Lynn Straus Foundation
Fund and Gift of the Dedalus Foundation
New York, The Museum of Modern Art
Source
Il me parle ce poème, très beau, vraiment. Merci.
Rédigé par : Pascale | 03 mars 2012 à 14:43