« jaune extra-lucide
qui reconnaît la déchirure du langage »
Ph., G.AdC
[COURIR LA PENTE, J10, III, EXTRAIT]
Courir la pente
m’introduire dans le creuset qui n’appartient à personne
le corps à l’attache, la séparation à l’œuvre
jaune extra-lucide
qui reconnaît la déchirure du langage
…
poursuivre, nul autre devoir que de poursuivre
le jaune pelé de JAUNE
l’œil, l’alphabet
l’œil retourné à la couleur close
regarde la brûlure
comme un texte de joie
L’amoncellement de la distance
de la scission
vrille assoiffante
jaune vissé dans la moelle
pour être replongé dans l’oubli
et au bout : le bien-être sans la paix
le livre sans la fin
Nicolas Pesquès, J10, III, in La Face nord de Juliau, huit, neuf, dix, André Dimanche Éditeur, 2011, pp. 125-126. |
NICOLAS PESQUÈS
Ph. © Jean-Marc de Samie
■ Nicolas Pesquès
sur Terres de femmes ▼
→ Gilles Aillaud (extrait de Sans Peinture)
→ après Privas. Nicolas Pesquès (I). « du geste une écriture », par Yves di Manno
→ après Privas. Nicolas Pesquès (II). J9, Prémisses de lecture d’une « énigme intime », par Angèle Paoli
→ Juliau//ascension face nord (lecture d’AP sur La Face nord de Juliau deux, trois quatre cinq, six)
→ 21 août 1995 | Nicolas Pesquès, La Face nord de Juliau trois, quatre (extrait)
→ Comment recoller ce que la langue détache (extrait de La Face nord de Juliau, cinq)
→ 15 mai 1886 | Mort d'Emily Dickinson (+ extrait de La Face nord de Juliau, sept)
→ La Face nord de Juliau, huit, neuf, dix (lecture d’AP)
→ Intérieur nuit (Juliau 11)
→ La Face nord de Juliau, treize à seize (lecture d’AP)
→ 28 février | Nicolas Pesquès, La Face nord de Juliau (onze à seize)
→ 21-22-23 octobre 2013 | Nicolas Pesquès, La Face nord de Juliau dix-sept, dix-huit
→ La caisse claire (journal d’AP)
■ Voir aussi ▼
→ le site de Nicolas Pesquès
→ (sur Poezibao) La Face nord de Juliau, six, de Nicolas Pesquès (lecture d'Angèle Paoli)
→ (sur le site de la mél [Maison des écrivains et de la littérature]) une fiche bio-bibliographique sur Nicolas Pesquès
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Quatre décennies face au Juliau et cette capacité à chaque fois de revenir à l'écriture, différent avec une opiniâtre volonté. Comme une parole originelle, une phrase qui en refroidissant entretient sa coulée (J4). Affronter le préalable. Veiller, seul, dans tout ce jaune, la seule forme que sache prendre la couleur est celle d'un trou de mémoire (J4). Regard... langage... tous ces mots consacrés à cette couleur, à cette douleur, à ce Juliau.
Dans ce fragment d'écriture du J10, offert ce jour sur Terres de femmes, Nicolas Pesquès semble en exil, dans le creuset de la solitude où les mots deviennent lumière au prix d'un lâcher-prise, d'un arrachement, d'une certitude de la perte, jaune extra-lucide. De quel lieu d'être parle-t-il pour garder le cap de la joie l’œil retourné à la couleur close en se gardant intact, ébloui de lumière et de vide ? Inépuisable présence
et au bout : le bien-être sans la paix
le livre sans la fin
Incertitude...don de soi... dissolution...
Rédigé par : christiane | 24 mars 2012 à 17:10