Willem de Kooning, Dark Pond, 1948 Enamel on composition board, 46 3/4 × 55 3/4” Frederick R. Weisman Art Foundation, Los Angeles © The Willem de Kooning Foundation/Artists Rights Society (ARS), New York Source NOTTE DI POGHJU C’est très doux comme main ça mais c’est froid un peu même à travers la peau du jean c’est doux comme cheveux ces boucles et blondes même si ― comme ne le dit pas le poème ― Walter va au jardin & bande* . ― le chien se couche sur le dos cuisses ouvertes langue haletante ― qu’a-t-il à dire à faire comprendre est-ce appel sans détour ? . la lumière lance ses oiseaux-tulipes reflets de lampes dans les vitrées fenêtres ouvertes sur le ciel ouvertes ― non ― fermées les grands panneaux aveugles absorbent la moire nuit entière dans le verre . le parfum d’herbes glisse jusqu’aux narines liseuses blotties dans les laines et les coussins moelleux fenouil séché couché en larges branches et par brassées dans le vaste vaisseau d’osier corbeille du maquis ombelles et graines cueillies de main experte par la signadora . le sanglier mijote odeurs d’agrumes douces les lumières de l’église ont disparu rien de Ginevra Bel Messer n’arrive jusqu’ici ni son sourire ni sa plainte ― le chien gratte derrière la porte derrière la vitre le chat sommeille ― . blême de silence d’absence ouvert sur le plafond d’étoiles le défunt dort cercueil d’ébène gardé par le Christ noir Christ noir sauvé des eaux veille dans son miracle les vivants et les morts la grotte est loin qui accueillait sous sa voûte déferlement de vagues et vaisseaux naufragés par quel édit muselée sous la citadelle . les grandes baies de verre absorbent le village la nuit boit ― engloutie l’encre des montagnes ― plus rien n’existe ni la rousseur des vignes ni les chevelures boisées ni l’effilochement des brumes la plongée dans l’échancrure des vallons se réfugie dans la mémoire la chaleur du dedans retient les voix dans sa lumière . un point se déplace dans le vide zèbre le verre noir qui avale la nuit ― le filanciu** suspend son élan silencieux ― le cavalier de l’orage rôde plein vent sous les nuages Angèle Paoli D.R. Texte angèlepaoli
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Errance magique... comme elle nous manquait cette écriture...
Rédigé par : christiane | 16 janvier 2012 à 07:34
quel beau poème Angèle, et je vais le lire au Fajanu, à la nuit et au filanciu...
Rédigé par : luciani Annette | 16 janvier 2012 à 17:12
Est-ce le vol lent du filanciu ? Tout dans cette maison se lit d'en haut puis se resserre - les parfums d'herbes du maquis, les odeurs de cuisine, la nuit d'encre à travers les vitres, la laine et les liseuses - tout rejoint cette flambée des présences. Quel est-il ce lieu de magie ? Magie, à ce point ?! Y aurait-il des dinosaures volants ? Annette, nous direz-vous ?
Rédigé par : Meg Alosaurus | 17 janvier 2012 à 16:52
Très beau, vraiment
Rédigé par : Denise Le Dantec | 23 janvier 2012 à 04:22