Le 4 décembre 1875 naît à Prague Rainer Maria Rilke (de son vrai nom René Karl Wilhelm Johann Josef Maria Rilke).
Fils de Josef Rilke, ancien officier de carrière et inspecteur des chemins de fer, et de Phia (Sophia) Entz, le jeune Rilke suit ses classes élémentaires chez les Piaristes, à Prague. Après la séparation de ses parents, survenue en 1885, Rilke poursuit sa formation à l’École militaire de Sankt Pölten (Basse-Autriche) puis à la Militär-Oberreal-Schule de Mährisch-Weißkirchen, en Moravie. En 1892, Rilke rentre à Prague pour suivre des cours particuliers et obtient son baccalauréat en 1894. Il s’inscrit à l’Université de Prague où il suit des cours d’histoire de l’art, de littérature allemande et de droit. Parallèlement à ses études, il publie des textes dans des revues allemandes et autrichiennes. En 1896, à Munich où il vient de s’installer, il fait la connaissance de Lou Andreas-Salomé avec laquelle il noue une relation amoureuse qui dure trois années mais aussi une amitié profonde qui perdurera jusqu’à la mort du poète. Après l’époque fervente des voyages (Italie, Russie ― où Rilke rencontre Tolstoï ―), le poète revient en Allemagne. Il s’établit à Worpswede (entre Brême et Hambourg), fréquente des artistes et, en 1901, épouse une jeune sculptrice, Clara Westhoff, élève de Rodin. La rencontre avec Rodin aura lieu à Paris, en 1902. Un an plus tard, en 1903, le couple Clara-Rilke se sépare. Le poète voyage. L’Italie de nouveau avec Rome, la Scandinavie, Paris où il se brouille avec Rodin dont il est, un temps, le secrétaire, l’Afrique du Nord, l’Espagne. En 1911 et 1912, il séjourne au château de Duino, en Dalmatie, où il est l’hôte de la princesse Marie de la Tour et Taxis (Marie Von Thurn Und Taxis). Mobilisé en 1916, affecté au service de presse du ministère de la Guerre à Vienne, il est libéré en juin et s’installe à Munich où il vit la révolution de Novembre 1918. Après un nouveau séjour à Paris et de nombreuses pérégrinations en Suisse avec Merline (Baladine Klossowska), il s’installe dans la tour médiévale de Muzot-sur-Sierre, dans le Valais. C’est là qu’il accomplit sa « tâche la plus grande ». Il se consacre à l’achèvement des Élégies de Duino. Février 1922.
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XIX Wandelt sich rasch auch die Welt wie Wolkengestalten, alles Vollendete fällt heim zum Uralten. Über dem Wandel und Gang, weiter und freier, währt noch dein Vor-Gesang, Gott mit der Leier. Nicht sind die Leiden erkannt, nicht ist die Liebe gelernt, und was im Tod uns entfernt, ist nicht entschleiert. Einzig das Lied überm Land heiligt und feiert.
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RAINER MARIA RILKE Source ■ Rainer Maria Rilke sur Terres de femmes ▼ → 15 avril 1904 | Lettre de Rilke à Lou Andreas-Salomé → 12 août 1904 | Lettre à un jeune poète (extrait) → 13 mars 1908 | Lettre de Rilke à Mimi Romanelli → 26 décembre 1908 | Rainer-Maria Rilke, Lettre à un jeune poète → 20 février 1921 | Lettre de Rilke à Merline → 30 décembre 1926 | Mort de Rainer Maria Rilke (+ Lettre posthume de Marina Tsvétaïeva à Rilke) → Chemins de la vie → Je voudrais tendre des tissus de pourpre → Ouverture → « Respirer, invisible poème ! » ■ Voir aussi ▼ → (sur Terres de femmes) 12 avril 1926 | Lettre de Pasternak à Rilke → (sur Terres de femmes) 5 février 1937 | Mort de Lou Andreas-Salomé |
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Die erste Elegie
Wer wenn ich schriee, hörte mich denn aus der Engel
Ordnungen ? und geselzt selbst, es nähme
einer mich plötzlich ans Herz : ich verginge von seinem
stärkeren Dasein. Denn das Schöne ist nichts
als des Schrecklichen Anfang, den wir noch grade ertragen,
und wir bewundern es so, weil es gelassen verschmäht,
uns zu zertören. Ein jeder Engel ist schrecklich.
Première Elegie
Qui donc dans les ordres des anges
m'entendrait si je criais ? Et même si l'un d'eux soudain
me prenait sur son coeur :
de son existence plus forte je périrais.
Car le beau n'est que le commencement du terrible,
ce que tout juste nous pouvons supporter
et nous l'admirons tant parce qu'il dédaigne
de nous détruire.
Tout ange est terrible.
(...)
écrite le 21 janvier 1912, au château de Duino, près de Trieste.
Les Elegies de Duino -Traduction de Lorand Gaspar (éd. du Seuil)
Rédigé par : christiane | 05 décembre 2011 à 09:04
Ce grand poète, qui a écrit de magnifiques poèmes en allemand, a également écrit environ 450 poèmes en français à la fin de sa vie, entre 1923 et 1926. Poèmes encore méconnus à découvrir ! Merci pour ce résumé des oeuvres principales et ces quelques lignes sur sa vie.
Rédigé par : Jeanne | 05 décembre 2011 à 10:53
Merci Jeanne. On trouvera ces Poèmes en langue française dans l'édition Pléiade (Rilke, Œuvres poétiques et théâtrales, 1997), de la page 1075 à la page 1211.
Rédigé par : Angèle Paoli | 05 décembre 2011 à 11:52