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COSÌ SIAMO
Dicevano, a Padova, «anch’io»
gli amici «l’ho conosciuto».
E c’era il romorio d’un’acqua sporca
prossima, e d’una sporca fabbrica:
stupende nel silenzio.
Perché era notte. «Anch’io
l’ho conosciuto».
Vitalmente ho pensato
a te che ora
non sei né soggetto né oggetto
né lingua usuale né gergo
né quiete né movimento
neppure il né che negava
e che per quanto s’affondino
gli occhi miei dentro la sua cruna
mai ti nega abbastanza
E così sia: ma io
credo con altrettanta
forza in tutto il mio nulla,
perciò non ti ho perduto
o, più ti perdo e più ti perdi,
più mi sei simile, più m’avvicini.
Andrea Zanzotto, Intermezzo, IX Egloghe, Mondadori, Milano, 1962, in Andrea Zanzotto, Tutte le poesie, Oscar Mondadori, Collezione Oscar poesia del Novecento, 2011, p. 196.*
Note d’AP : cet ouvrage est disponible en librairie (en Italie) depuis le 10 octobre 2011.
NOUS SOMMES COMME ÇA
À Padoue, ils disaient, les amis :
« moi aussi, je l’ai connu ».
Et il y avait le grondement tout proche d’une eau
sale et d’une usine sale :
prodigieux dans le silence.
Parce que c’était la nuit. « Moi aussi,
je l’ai connu ».
Avec force j’ai pensé
à toi qui désormais
n’es ni sujet ni objet
ni langage courant ni jargon
ni repos ni mouvement
pas même le ni qui niait
et pour lequel mes yeux
s’enfoncent dans son chas
sans jamais te nier suffisamment.
Qu’il en soit ainsi : mais moi,
je crois avec d’autant plus
de conviction dans tout mon néant ;
c’est pour cela que je ne t’ai pas perdu
ou plutôt, que plus je te perds plus tu te perds,
plus tu me ressembles, plus tu m’es proche.
Traduction inédite de Thierry Gillybœuf
pour Terres de femmes
Final étonnant de ce poème si étrange. C'est si vrai...
Rédigé par : christiane | 01 novembre 2011 à 12:29