Ph., G.AdC [C’EST RE-MOI] « c’est re-moi serre-moi bien dans tes bras », il dit et la terre tourna la terre au soleil et il pleura pas sur elle pas venue, sur ses bras « bonjour c’est moi laisse-moi faire deux gestes de mes mains à tes cheveux le vent m’a décoiffé et les feuilles d’arbres ont fouetté ma chevelure respire sur ma joue le printemps et embrasse-moi le soleil m’a sacré roi du soleil et de la pluie et du temps » elle met son museau sur le sol sa tête sur sa patte à sa patte jointe et dort elle met ses mains sur les ronces dehors les maisons, jaunes font un tour, l’été, dans le vent à côté du ciel il n’y a plus personne, entre les chaumes, dans les soirs à genoux, embués et illuminés entre les arbres ; la goutte, elle, de ciel, ne fut jamais respirée, ciel encore, un pas dans un pas, sur le chemin et c’est dans une autre histoire, dit-elle. Et à l’envers, encore il n’y a plus que la chute des miettes d’or, de sable, de pain, d’air, - l’endroit reste pur, sans lieux, sans fautes, inexploré ? Jacques Estager, Je ne suis plus l’absente, Éditions Lanskine, 2010, pp. 13-14. |
JACQUES ESTAGER © Jacques Estager Source : Les Carnets d'Eucharis de Nathalie Riera ■ Jacques Estager sur Terres de femmes ▼ → Douceur (lecture de Muriel Stuckel) → [il y a des ombres…] (poème extrait de Deux silhouettes, Cité des Fleurs) ■ Voir aussi ▼ → (sur Poezibao) Je ne suis plus l'absente, de Jacques Estager (par Chantal Dupuy-Dunier) → (sur Un nécessaire malentendu) une note de Claude Chambard sur Je ne suis plus l'absente |
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