D.R. Ph. angèlepaoli
CARNETS À BRUIRE (extrait)
Pour André du Bouchet
Dans l’épaisseur qui rejoint
le trait enfoui
longtemps tu fis
surgir du lieu
grand ouvert
espaces entre
la syllabe défont
les brûlures de
la chaux coulées tout à coup chassent
l’aigu de la
parole en amont
de l’érosion.
♦
Voix voix
dans la marge qui
se dérobe
aura sur
je ne respire tu
soulignes
l’écorchure
glaciers entre
les matières confondues
un même mot noyé
dans la couleur
qui se disperse
chaque fois plus
retenue
…
♦
Cahier de braise
pour
marcher plus loin
que l’air
demain
sombre dans le
non si tu ne
parles des ciels
arrachés avec
vous j’attends
asphaltes bleus
ambres roux
souvenirs
des forêts anciennes
une eau avait
figé
les paumes.
♦
Routes avaient
creusé les
infinis tournaient
les espaces
dans les axiomes et les
orages
restituent
la respiration
je vis
la terre
donnée dans l’instant
qui bouge
terre rase ou
terre rassemblée
dans la bouche
les églises fondent
avec le mot
qu’effleure
le soleil.
♦
Dans la chambre où
nous étions aveugles
confondions
le blanc
un chant entaille
le souffle
à présent s’écrit
chaleur ou
guerre
ce trop faisant
carnets à bruire.
[…][lire la suite dans la revue Europe]
Esther Tellermann, Carnets à bruire in Europe, revue littéraire mensuelle, juin-juillet 2011, n° 986-987, pp. 288-289-290.
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C'est tellurique bouleversant renversant !
Rédigé par : Vinca Minor | 18 octobre 2011 à 15:01