Image, G.AdC OMBRE D’UN SEUL NUAGE Quand les deux cerisiers se touchent ils font de tout le regard un blanc cela ne dure pas au printemps un jour tout leur poids s’écroule et les beaux pétales se resserrent autour d’un goût de sel dans la bouche au début de l’été dans le voyage à Tôkyô il fait déjà chaud sensation qui fermente de l’eau aux fleurs de cerisier salées leurs feuillages donnent une ombre tendre particulière aux cerisaies ce que l’on ne sait jamais des autres se referme avec le temps Motoori Norinaga attentif aux fleurs a su passer un peigne à poux ― fines dents serrées pour saisir ― dans le Genji aux indémêlables nœuds d’amour tout commence avec les saisons et les fruits cueillis sur l’arbre au passage des oiseaux le noyau reste accroché dans la bouche le halo entoure les cerisiers sauvages petits et touffus ombre d’un seul nuage. Camille Loivier, Poésies métisses in Enclose, Tarabuste Éditeur, 2011, pp. 90-91. |
CAMILLE LOIVIER ■ Camille Loivier sur Terres de femmes ▼ → Il est nuit (note de lecture de Georges Guillain) ■ Voir aussi ▼ → (sur le site la mél, Maison des écrivains et de la littérature) une notice bio-bibliographique sur Camille Loivier |
Retour au répertoire du numéro de juin 2011
Retour à l’ index des auteurs
Vous lisant, Camille Loivier, en ces neiges de cerisier, me revient une pensée de Roger Munier :
"Par sa douceur, son écart, son rêve obstiné, la femme est une enfance qui n'en finit pas."
Les Eaux profondes, éd. Arfuyen, page 145.
Rédigé par : christiane | 23 juin 2011 à 10:37