Sans rendez-vous
Ce sont des astres rémanents, des fontaines en cascades, des porches aux lanternes magiques.
À suivre leurs parcours, dont nul n’a compris la raison ni le cours, il semblerait qu’ils se consument dans les traverses du désir, là, où les regards, dans l’infini, se croisent, sans fixer à jamais une fin à leur tourment.
Jacques Garelli, Fulgurations de l’être, Éditions José Corti, 2011, page 129.
Lisière de l’œuvre
Par tranches d’âges, par coupes d’arbres, par socles de béton, par touches inopinées de clavecins sauvages, par émancipation de contrepoints hors de saisons et comme les fleuves se perdent pour émigrer parmi les sables, voici que meurt mais s’enracine, par fugues successives, l’amorce transfigurée d’un incurable commencement.
Jacques Garelli, id., page 77.
Sagesse
L’ouverture ne s’épuise, ni le tir des flèches, ni dans l’atteinte d’une cible.
Elle suspend un silence soudain creusé dans l’abîme, que compose la chute d’une écaille sous les serres d’un oiseau.
Récurrence d’un meurtre, qui multiplie ses passes en un jeu, qui scintille au revers d’une couleur.
Jacques Garelli, ibid., page 65.
Pourquoi : « fulgurations », pourquoi : « Être » ? Parce que, depuis la plus haute antiquité grecque, l'Être apparaît comme sous-jacent aux individualités singulières : choses, événements, personnes, qualifiés d’« étants », auxquelles on ne peut le réduire. Corrélativement, les individualités ne peuvent se concevoir sans la puissance énergétique de l’Être, qui les sous-tend et leur donne naissance. Selon cette perspective, c’est souvent par fulgurations que l’Être fait apparaître les « étants », selon des mouvements d’émergences successives. Dans ce contexte, chacun des poèmes composant ce recueil oriente vers un au-delà inconnu, qui limite l’homme, sans qu’il perde pour autant contact avec l’ordre des choses servant de point de référence à la méditation ; celle-ci s’inscrivant dans la dimension « préindividuelle de l’Être-au-Monde. » […]
Telles sont les pistes interprétatives, que l’ouvrage présente à la réflexion du lecteur.
Jacques Garelli, extrait du Liminaire, ibid., pp. 9-10.
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