Ph., G.AdC ΑΝΑΣΚΕΛΟΣ ΧΡΟΝΟΣ Χαμομηλάϰι ϰαὶ γρασίδι στὰ μέσα ϰαὶ στὰ ἔξω χώματα χλόη χαιρετιστιϰὴ χρησμòς ἐξαπλώσεως πρασινομαντεία. Μεγάλη ἡ προσφορὰ τῆς ἀνανθίσεως ϰαὶ μοιάζει εὔϰολη ὑπόθεση τò τύλιγμα τῆς γύμνιας. Τί πανιϰò ἡ τόση ἄνθιση μή ϰαὶ δέν βρεῖ στὰ δέντρα θέση. Xαμομήλια, γρασίδι ϰι ἀγριολούλουδα ρηχή μαλαϰωσιὰ σὰν τοῦ βελούδου ϰαὶ τοῦ ὅρϰου — μὴν πατᾶτε τοὺς ὅρϰους. Тεράστια ϰύματα ἀγρῶν ἔρχονται ἀπò τὰ βάθη τῆς ὑπαίθρου βουλιάζουν ϰρινάϰια λεμονανθοὶ ἀναφαίνονται, μοναχοανθοί, παλμώδης διάπλους Ἀπριλίου. Τὸ ϰόϰϰινο τῆς παπαρούνας φάρος ποὺ ἀναβοσβήνει. Tεράστια ϰύματα ἀγρῶν ἔρχονται ἀπὸ τὰ πελάγη τῆς ὑπαίθρου. Κι ἀπò τὰ βάθη τοῦ ϰαιροῦ ἔρχονται ϰαὶ σϰᾶνε χαμομήλια, γρασίδι, μοναχοανθοὶ στὰ συρτάρια μου, ἀγριολούλουδα στ’ἀγριοσυρτάρια μου. Xαρὰ θεοῦ τὰ ϰλειδωμένα ἐϰεῖ μέσα πράγματα ἀνταλλαγμένα, ἀνταλλάγματα ϰι ἀλλαγμένα θυμητικῶν φτεροϰοπήματα σύρσιμο προσφωνήσεων ἐϰεῖ μέσα ψίθυροι ψίθυροι: ψιμύθια τῆς σιωπῆς τῆς ἀγριοσιωπῆς, μαῦρο βλαστάρι ἡ μελάνη τῶν γραμμένων, τῶν ξεγραμμένων, τῶν γραφτῶν τῶν ἀγριογραφτῶν. Χρονολογίες μαϰροπρόσωπες ποὺ νήστεψαν τò μέλλον ϰι ἅγιασαν πετᾶν τὰ ράσα τους ϰι ἀνθίζουν ἐγϰόσμιο ἀνάσϰελο χρόνο, χρόνο ἀγριολούλουδο ἀγριοσυρταριῶν. Τετράπαχο γρασίδι στὰ συρτάρια μου ρηχὴ μαλαϰωσιὰ σὰν τοῦ βελούδου καὶ τοῦ πατημένου ὅρϰου καὶ ρίχνει ϰάτι ξάπλες μὰ ϰάτι ξάπλες ἡ φωτογραφία σου. Κική Δημουλά, Το τελευταίο σώμα μου, Ποιητική Συλλογή, ἐκδόσεις Κείμενα, Ἀθήνα, 1981. TEMPS ALLONGÉ Herbe et camomille sur la terre du dedans du dehors verdure salutatoire oracle qui étale prophétie verte. Une offre de choix cette refloraison et cela paraît facile d’envelopper la nudité. Quelle panique cette poussée de fleurs pour se trouver une place dans les arbres. Herbe, camomille, fleurs sauvages douceur sans profondeur comme du velours ou un serment — ne pas piétiner. D’énormes vagues de prairies arrivent des campagnes profondes les lis plongent les fleurs de citronnier réapparaissent, fleurs uniques, vibrante traversée d’Avril. Le rouge des coquelicots phare qui clignote. D’énormes vagues de prairies arrivent du large des campagnes. Arrivent aussi des profondeurs du temps herbe, camomille et fleurs uniques pour éclore dans mes tiroirs, fleurs sauvages dans mes tiroirs sauvages. Une merveille les choses enfermées là-dedans échangées, à échanger, changées battements d’ailes de mémoire apostrophes là-dedans traînantes chuchotis chuchotements : masques du silence du silence sauvage, et pousse noire de l’encre des écrits, des désécrits, des réécrits des écrits sauvages. Des chronologies à longue figure jeûneuses d’avenir devenues saintes jettent la bure aux orties et font fleurir un temps profane allongé, temps fleur sauvage des tiroirs sauvages. Herbe grasse dans mes tiroirs douceur sans profondeur comme du velours ou comme un serment piétiné et je vois qui se délasse et se prélasse ta photo. Kiki Dimoula, Mon dernier corps, Arfuyen, 2010, pp. 75-77. Traduit du grec par Michel Volkovitch. __________________________________ Note d'AP : ce poème a aussi été choisi par Eglal Errera pour l'anthologie Les Poètes de la Méditerranée (pp. 36-39), publiée en novembre 2010 par Poésie/Gallimard et Culturesfrance avec le soutien de Marseille Provence 2013 et du Conseil Culturel de l'Union pour la Méditerranée. |
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Qu'est ce que c'est beau, cette écriture grecque; c'est bien de mettre en avant visuellement aussi les deux langues, cela donne de la profondeur, en particulier à ce poème-ci de texture quasi hiéroglyphique. Très touchant........Bises.......
Rédigé par : Martine | 04 avril 2011 à 22:35