| BERNARD | (EXTRAIT) Bernard Noël Ph. D.R. Olivier Roller Source Bernard la venue est toujours là dans la vibration des mots unissant Je au Tu L’air passe à travers le sang Quelques bruits emportent Le vent donne à la main sa pâleur Rien ne reste à l’instant Bribes infimes ce retour par les moments où silence se voit demeure Plus loin encore le calme Si le regard se perd l’écriture fixe l’infini dès le geste premier d’un désir de continuer à partager la parole amitié si solitaire Connaissons-nous le point où le LIVRE n’est qu’un bleu jeté au creux du silence mesuré par le manque cher à l’os seul et seul qui parle Cette amitié ouvre un chemin secret dans le froid des frontières Un Je se retrouve mélangé à un Tu pluriel Sans abri le souffle jette une perplexité prend la main d’un partant pour ne trouver que l’inconnu Dans le désert de notre nuit un aveugle seigneur guidant les pas Garde le feu me dis-tu au bord d’une parole sans fin Le feu qui tisse passage d’une langue à une autre Il est accueillant et parfois un ange libéré de la pesanteur des ailes Encore une fois les mots résonnent sentent le trouble et volent Ici destination à venir Précise est l’immensité de ce trajet entre nous va et vient Non Trace et illumination Sourd ce temps le nôtre sourd au nom de qui se désintéresse l’un comme l’autre […] Mohammed Bennis, in numéro spécial “Bernard Noël”, revue littéraire Europe, n° 981-982, janvier-février 2011, pp. 265-266. _______________________ Le 19 mars 2011, le Prix Ceppo international Piero Bigongiari du 55e Prix littéraire Ceppo Pistoia, organisé par l’Académie éponyme dirigée par Paolo Fabrizio Iacuzzi (www.accademiadelceppo.it), a été attribué à Mohammed Bennis. La cérémonie officielle de remise du prix a eu lieu samedi 26 mars 2011, dans la Sala Maggiore du Palazzo Comunale de Pistoia. |
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Je ne sais pas s'il ya des mots plus beaux que ceux-là pour dire l'amitié, mais ce poème me plaît, c'est à dire me dérange jusqu'à l'os de mon mot !
Jusqu'à cette limite où je sens qu'il y a quelque part recel entre les mots eux-mêmes et qu'il y a des Mohammed et des Bernard privilégiés par le sentiment du mot.
C'est étrange comme il y a des poèmes pleins jusqu'à la parfaite transparence de l'amitié !
Rédigé par : Mahdia Benguesmia | 27 mars 2011 à 06:20