[SOTTO I CASTAGNI] Ph., G.AdC Sotto i castagni raccogli i ricci per una tua corona dei giorni feriali, e ti ci togli lo smalto con quel sangue, i ricami, gli orli, il punto a croce chilometri di roba : perduta con quei fili tra i castagni giri in tondo da anni su una sedia, hai il tuo bozzolo duro come schermo e nessuna finestra. Elisa Biagini, L’ospite, Giulio Einaudi Editore, Torino, 2004, pagina 6.
NOTE d’AP : j’ai traduit trois autres poèmes d’Elisa Biagini (accompagnés d’une courte notice) pour le premier numéro de la revue internationale de poésie Place de la Sorbonne dont le lancement officiel a eu lieu le 14 mars 2011 à Paris. Comme l’a souligné Estelle Ceccarini (Maître de Conférence à l'Université de Provence) dans la revue Italies (13, 2009), Elisa Biagini « appartient à cette génération de jeunes poètes italiens que l’on ne peut enfermer » dans aucun « courant ». Pour en savoir plus sur Elisa Biagini, se reporter à l’encadré ci-dessous. |
ELISA BIAGINI Elisa Biagini est née le 26 octobre 1970 à Florence où elle vit et enseigne actuellement, après un long séjour aux États-Unis où elle a soutenu un doctorat et enseigné dans plusieurs universités. Diplomée d'histoire de l'art (elle a consacré sa tesi di laurea à Ketty La Rocca), elle a publié à ce jour sept recueils : Questi nodi (Gazebo edizioni, Firenze, 1993), Uova (Zona edizioni, Genova, 1999), L'ospite (Giulio Einaudi Editore, Torino, 2004), Acqua smossa (LietoColle, Como, 2005), Fiato. Parole per musica (Edizioni d'If, Napoli, 2006), Nel bosco (Giulio Einaudi Editore, 2007) et Da una crepa (Giulio Einaudi Editore, 2014 ; trad. fr. Depuis une fissure, Cadastre8zéro, 2017). Il faut ajouter à ces recueils les textes de Morgue in VI Quaderno italiano di poesia (antologia poetica curata da Franco Buffoni, Marcos y Marcos, Milano, 1998) et Intreccio di ciglia, e-book et audio-livre d’Elisa Biagini et du musicien Filippo Gatti (2013). Une anthologie bilingue (italien-anglais) des poèmes d’Elisa Biagini a paru chez Chelsea Editions en 2013 sous le titre The Guest in the Wood: A Selection of Poems 2004-2007, et a obtenu le prix BTBA 2014 (Best Translated Book Awards for poetry). Elisa Biagini a aussi établi et coordonné l’édition de l’anthologie poétique Nuovi poeti americani (Giulio Einaudi Editore, 2006), où sont représentés douze jeunes poètes américains, dont Elizabeth Alexander, Lucille Clifton, Louise Glück, Sharon Olds et Alicia Ostriker. Elisa Biagini a également participé à plusieurs anthologies collectives, dont Nuovissima poesia italiana (Mondadori, Milano, 2004) et Parola plurale (Sossella editore, Roma, 2005). ■ Elisa Biagini sur Terres de femmes ▼ → Nel bosco | Dans le bois (note de lecture d’AP) → [Les nuits se ferment] (poème extrait de Depuis une fissure) → Depuis une fissure (note de lecture d’AP) → Elisa Biagini au Centre d’Études Poétiques de l'ENS de Lyon (chronique de Marie-Ange Sebasti) → Anne Sexton | Elisa Biagini | Due mani... Due voci (trois poèmes extraits de Nel bosco, avec leur traduction en français par AP) → La gita (poème extrait de Da una crepa) → (dans l'anthologie Terres de femmes) Da una crepa → (dans la galerie Visages de femmes) le portrait d'Elisa Biagini (+ un poème extrait du recueil L'ospite, un poème extrait d'Acqua smossa et un poème extrait de Da una crepa. Avec leur traduction en français par AP) ■ Voir | écouter aussi ▼ → le site personnel d’Elisa Biagini → (sur Lyrikline) dix poèmes d'Elisa Biagini dits par Elisa Biagini (+ traduction française) → (sur Poetry International Web) une bio-bibliographie d'Elisa Biagini (+ de nombreux poèmes) → (sur le site de la revue culturelle brésilienne Agulha) un entretien d'Elisa Biagini (en portugais) avec Prisca Agustoni |
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Magnifique! Merci de me faire découvrir cette poétesse dont le langage me touche profondément. Merci aussi bien sûr pour votre travail sur ce site qui m'est précieux à vivre, pour votre talent et votre sincérité.
Laurence Acquaviva
Rédigé par : Laurence Acquaviva | 14 mars 2011 à 13:52
"Et pas de fenêtre"...
???
Tandis que l'an passé je disais "pas de porte"... au seuil du lymphome hodgkinien...
???
L'espérance fleurissait en forme de "Léoncioles" sur mon blog...
Une maladie "dont tout le monde ne meurt pas" m'a heurtée afin de me faire "entendre" "puits" "voir"... qu'il y a toujours un chemin "ouvert" pour parvenir à faire évoluer... malgré tout... la racine de l'arbre...
A condition d'avoir toujours les mains ouvertes devant soi...
Marie-Christine
Rédigé par : Marie-Christine Touchemoulin | 15 mars 2011 à 02:16
Je ne sais pas pourquoi je sens une fêlure au milieu de ce trajet que tissent "des kilomètres d'accessoires" ? Mais le poète le précise sans en altérer le sens - qui pourtant altère l'intention du sens - dans le mot "accessoires".
On n'a pas le droit de tout savoir sur la vie privé d'un poème, le poète lui-même se défend de s'en mêler au risque d'en fausser la vertu.
Mais là, Élisa Biagini pousse la limite et révèle la blessure.
Blessure du corps souillé légalement et blessure de l'âme diffamée illégalement, et entre légal et illégal, il y a le châtaignier dont je tairai tous les symboles que le poète lui accorde ici (et ils sont étonnants !) et je ne dirai que celui universel de : vérité, vigueur, générosité et justice.
Poème fantastique qui révèle à juste titre le rapport combien étroit entre l'art de la couture, celui de la nature et celui de la poésie, mais combien surtout la poète, celle-ci précisément, est maître d'art dans les trois ! Mais, si ces mots n'ont pas été conçus dès le départ comme métaphore, l'encre du poète aurait depuis longtemps nui au châtaignier, car quoi de plus radical, mortel pour cet arbre que la maladie de l'encre !
Une dernière impression pourtant : je ne sais pas pourquoi les bogues me rappellent tant les boules de pain sur la table en formica de Marie Étienne !
Rédigé par : Mahdia Benguesmia | 15 mars 2011 à 12:34