Ph., G.AdC BALADA DEL SILENCIO TEMEROSO Aquí, cuando muere el viento, desfallecen las palabras. El molino ya no habla. Los árboles ya no hablan. Los caballos ya no hablan. Las ovejas ya no hablan. Se calla el río. Se calla el cielo. Y el benteveo se calla. Y el loro verde se calla. Y el sol, arriba, se calla El zorzal se calla. Se calla el lagarto. Se calla la iguana. Se calla la víbora. La sombra, abajo, se calla. Se calla todo el ganado y la barranca se calla. Se calla hasta la paloma, que nunca jamás se calla. Y el hombre, siempre callado, entonces, de miedo, habla.
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RAFAEL ALBERTI Source ■ Rafael Alberti sur Terres de femmes ▼ → [Souviens-toi de moi, mon amie] (poème extrait de Marin à terre) ■ Voir | écouter aussi ▼ → le site officiel de Rafael Alberti → (sur Palabravirtual) une autre ballade (« Balada de lo que el viento dijo ») dite par Rafael Alberti |
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Ce poème est d'une logique étonnante et d'une beauté étonnante !
Et dire que le poète est magnifiquement aussi le plus cultivé quand il vient à se ranger du coté des scientifiques ! Qu'il y soit le plus fin, ceci n'est pas à démontrer car qui comme lui irait dédramatiser la mort en la baladant dans les mots qui la nomment ? Pour l'ultime raison de ses mots pourtant : épargner la vie!
Quand meurt le vent, meurt la vie, oui ! Mais le poète préfère ensemble, mourir et regarder venir mourir ou regarder se pâmer le mourir ! et le ton change !
De "mourir" à "ne plus parler" à "se taire", la mélodie du silence vacille et reprend le parler, le vivre: "l'homme se met à parler".
L'homme ? Le poète ! Quel intransigeant devant ce qui voudrait nuire à sa lucidité d'être infiniment
Rédigé par : Mahdia Benguesmia | 19 février 2011 à 03:10
Asi como tu vida se va muriendose... TU... te vas viviendote...
Je "note" cela au sortir d'un lymphome hodgkinien... tout en parcourant une pneumopathie post-radique...
La poésie fait du sens à l'approche du printemps !
Marie-Christine
Rédigé par : Marie-Christine Touchemoulin | 19 février 2011 à 19:01
@Marie-Christine,
J'espère que le printemps va vous remettre d'aplomb. Cette petite percée en est sans doute déjà le signe! Je l'espère vraiment. Je suis heureuse de vous retrouver, après tout ce grand silence.
@ Mahdia, Je suis toujours éblouie par vos capacités à rebondir sur les textes, à couler vos mots sous la peau des mots du poète. Merci à vous.
Rédigé par : Angèle Paoli | 20 février 2011 à 20:24