Ph., G.AdC SOUS LES ÉTOILES Arrête la lumière en souffrance sur la colline. Abrège cette forme de faim qui murit au reflet d’or Des épis de maïs. L’espoir paraît un doux cimetière. Tu regardes, rendu à l’évidence de cette chose Jusqu’alors méconnue, entre l’ouïe et le regard, L’écrin d’une nuit brûlante. L’herbe des pensées, épi du soir tard venu, Qu’attends-tu alors pour disparaître ? Derrière ton ombre, la violette incarne ce vœu. Allongé dans l’herbe, j’aspire la nuit. La graine vive des étoiles dépose en moi la semence du verbe être avec des convictions qui donnent grand-faim et grand-soif. C’est une sensation que personne n’a encore su nommer. Telle solitude m’est amie : je me suis gardé d’en faire l’aveu. Je me fie aux syllabes qui l’irradient. J’attends. Qu’importe si un secret m’habite à mon insu. Je sais compter avec le temps — ni fort, ni faible, ni impatient. Certitudes, incertitudes. Nimrod, « Sous les étoiles », « Revue de littérature » Agotem, n° 2, Éditions Obsidiane, février 2005, in L’Année poétique 2005, Anthologie Seghers, 2006, pp. 142-143. Anthologie présentée par Patrice Delbourg et Jean-Luc Maxence. |
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..."la semence du verbe être..." c'est magique!!! Je ne connaissais pas ce doux poète, merci Angèle !!!
Rédigé par : Martine | 28 janvier 2011 à 23:49