LE MOMENT OÙ L’ON SE RETROUVE Le moment où l’on se retrouve & celui où l’on se sépare sont les deux plus grandes époques de la vie. Le soleil se lève. Notre passé. La tragédie. La vie. Une phrase. Monde & temps. Perception & lecture. Ph., G.AdC Au pied des Pyrénées, au bord de la Méditerranée. Une indécision. J’ai posé sur la table de nuit cette photo avec maman où elle trouve que je ressemble à un dieu. Elle a écrit en travers, de la pointe large & plate de son gros crayon rouge de menuisier « Mon Young Apollo ». Dehors il fait chaud. Septembre au bord de la mer. L’oppression est là. Il ne faut pas s’en offusquer. C’est ainsi. C’est une lutte permanente. Mais je n’ai plus la force. Dans ma sacoche, j’ai de quoi mettre fin à l’oppression. Jamais je n’aurais pensé que je partirais d’ici. Tout à l’heure je suis entré dans l’église Sainte-Marie. Il y faisait frais. Je me suis senti en sécurité le temps d’un repos, d’une méditation. J’ai lu un peu entre les colonnes gothiques, dans le calme de la nef. J’ai dîné d’un poisson frais en regardant la mer. Des bateaux de pêche colorés quittaient le port. D’autres rentraient. Les maisons blanches rougeoyaient dans le soleil couchant. Des cactus les entouraient de toutes parts. J’ai terminé la soirée à la terrasse d’un marchand de vin, me grisant légèrement d’un rouge frais & un peu amer. Vous me trouverez étendu dans ma chambre. Allongé sur le lit. Paisiblement allongé je l’espère. Dans cette chambre modeste du modeste Hôtel Francia. Claude Chambard, Young Apollo |
■ Voir aussi ▼ → Un nécessaire malentendu (le site littéraire de Claude Chambard) |
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Merci.
Laurence A.
Rédigé par : laurence | 27 décembre 2010 à 17:22