Le 29 décembre 1721 naît à Paris Madame de Pompadour.
ENFIN, IL EST EN MA PUISSANCE EXTRAIT DES MÉMOIRES DE MADAME CAMPAN « La nomination de Mme Le Normant d’Étioles, marquise de Pompadour, à la place de dame du palais de la reine, offensa la dignité autant que la sensibilité de cette princesse. Cependant les hommages respectueux de la marquise, l’intérêt qu’avaient des grands qui briguaient ses faveurs de la faire traiter avec indulgence par la reine, les respect de Marie Leczinska pour les volontés du roi, tout concourut à ce que la marquise fût assez bien vue par cette princesse. Le frère de Mme de Pompadour reçut du roi des lettres de haute naissance et fut nommé surintendant des bâtiments et jardins. Souvent il faisait offrir à la reine par la marquise sa sœur les fleurs, les ananas, les primeurs les plus rares venant des jardins de Trianon et de Choisy. Un jour que la marquise était entrée chez la reine, portant une grande corbeille de fleurs qu’elle tenait avec ses deux bras sans gants par signe de respect, la reine admira tout haut la beauté de la marquise et par des éloges détaillés qui auraient convenu autant à une production des arts qu’à un être animé, elle semblait vouloir justifier le goût du roi. Le teint, les yeux, les beaux bras de la favorite, tout avait été le sujet d’éloges faits avec le ton de supériorité qui les rend plus offensants que flatteurs, lorsque la reine pria la marquise de chanter dans l’attitude où elle était, désirant entendre cette voix et ce talent dont toute la cour du roi avait été charmée au spectacle des petits appartements et réunir à la fois le plaisir des oreilles à ceux des yeux. La marquise, tenant toujours son énorme corbeille, sentait parfaitement ce que cette invitation avait de désobligeant et cherchait à s’excuser sur l’invitation de chanter. La reine finit par le lui ordonner ; alors elle fit entendre sa belle voix, en choisissant le monologue d’Armide : Enfin il est en ma puissance. Toutes les dames présentes à cette scène eurent à composer leur visage en remarquant l’altération de celui de la reine. » Mémoires de Madame Campan, Première femme de chambre de Marie-Antoinette, Mercure de France, Collection Le temps retrouvé, 1988 , pp. 476-477. Edition présentée par Jean Chalon. |
■ Madame de Campan sur Terres de femmes ▼ → 15 février 1710 | Naissance de Louis XV (extrait des Mémoires de Madame Campan) ■ Voir/écouter ▼ → (sur YouTube) le monologue d'Armide (Enfin il est en ma puissance), extrait de la tragédie lyrique Armide (LWV 71) de Lully, créée en 1686 (Armide : Stéphanie d'Oustrac ; Les Arts Florissants, direction William Christie. Chorégraphie de Jean-Claude Gallotta. Enregistré en octobre 2008 au Théâtre des Champs-Elysées, Paris) [pour un extrait plus long, cliquer ICI] → (sur YouTube) le monologue d'Armide (Enfin il est en ma puissance) de Gluck, interprété par Véronique Gens [opéra Armide, de Gluck (1777). Livret de Philippe Quinault] |
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