Triptyque photographique, G.AdC L’OR ET LA CENDRE (extrait) Je m’emplis, et aussitôt m’anéantis. Clef du poème à ma portée. En alerte, les filiations de l’impossible, arbres dressés, une force tôt rassemblée pour affronter les forfaitures. Privilège, le peu instruit, le peu nourrit. Je ne désire qu’une neige douce sur l’épaule, un feu conjoint, une flûte dans la vallée, une allégresse à pas humains. Don, premier pas sur une terre de vivants. Va de l’avant sans t’essouffler. Le sang d’aurore s’infusera dans le ressac de ta poitrine, dans l’oubli de tes essaims. Dire le bleu de ce nuage. La nuit s’apprête, en un instant, à l’engloutir. Dire le murmure à peine audible de ce train que l’on devine empli de vie dans le lointain. Roses d'hiver, amies de l'ombre, étincelantes, êtes parcelles de ma peau. Allégeance au front du monde sous le vent. Je puis combattre l'insolence, expier l'irréparable de vos nuits. Impassible visage à tous les vents des continents. Bouclier du simple dans la foule. Écho solaire dans les chambres. La nuit qui vient n'altérera le fleuve lent. Sillage de femme, une cicatrice de lumière, un fil tendu vers l'au-devant. L'exultation et la gésine du silence effleurent mon tourment. Jean-Damien Roumieu, L’Or et la Cendre, Éditions Jacques Brémond, 2008, pp. 30, 32. Encres de Marcel Robelin. |
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Comme j'aime ce poème. Il vient de loin. L'homme a marché, trébuché, espéré et désespéré. Et voici, dans la fragilité d'une aurore, retrouvé l'ange de lumière posant son aile sur toute chose éveillée par le bruit du coeur. Les mots deviennent couvée douce et innocente dans un monde qui ne l'est plus, au secret de la feuille blanche. Allègement. Le poème console car l'homme-arbre qui l'a écrit a le coeur pur.
Rédigé par : christiane | 12 novembre 2010 à 17:51
Merci pour vos beaux textes et vos articles très intéressants.Grâce à vous l'on se sent plus instruit
et plus ouvert au monde.
Rédigé par : Renaud | 12 novembre 2010 à 23:21
Et la nuit qui s'essouffle et laisse passer les couleurs..dossards de lumière et pneumatique chaussé..j'entends le chant des oiseaux et les pneus crisser..Dans le creux de la main..un écran glacé..des mots à emporter et des rêves blessés..des commentaires modérés et des écrits approuvés..Le voyage et la plume..et quatre murs à l'étage..dans la ville immobile..dans un angle de Paris..Quelques pages éclairantes..tirées en plein ciel..et les larmes de pluie...qui se posent sur le toit..et le vent qui s'essouffle et laisse passer les heures..Saint Martin et la Corse..l'histoire découverte et l'odeur des châtaignes que l'on grille..les chemins qui se perdent..Terres de femmes "conquises"...J'aime ce Blog..je picore..j'apprends..Il me touche..de prêt..
Rédigé par : pierre.b | 13 novembre 2010 à 06:34