« cette chose-là, ma mère… » (extraits)
62.
Quelques sourires.
Bouleversants sourires
Sursauts de l'adieu.
Pour recouvrir le gel.
L'inexpression.
63.
Je ne sais
quels mots offrir
ni quel pas accomplir
dans l'oubli de tout pas
ni quel geste ébaucher
vers qui se retire.
64.
La nuit s'est emparée
des images de la mémoire.
La tête se dénude.
Appelle vers le vide
ce qui tenait encore.
65.
Est-ce là le poème
que tu lui dois, dit-il.
Le poème va au poème
et la poussière à la poussière.
Dit-il. Crayon noir
charbon et cendres.
66.
A quelle espérance jour
après jour s'aveugler.
Comment feindre l'attente.
Michaël Glück, Cette chose-là, ma mère..., Éditions Jacques Brémond, 2002, pp. 74-79. Encres originales de Riba. Prix Antonin Artaud 2004. |
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Ce texte a été lu le samedi 29 octobre. Un amour à une mère. Un amour de sincérité de fragilité de pudeur. Un appel à la larme triste et au bonheur d'un tel amour. Des frissons et un silence ont parcouru la Menuiserie de Rodez, ce jour là. La douleur affole les forces des mots.
Rédigé par : Mathieu Crochet | 07 décembre 2011 à 21:45