Lo temps s’es perdut Dins los camins de l’èr Ont, ausèl sens còs, Una cara de dròlla Pren sa volada. Una perla negra dins sos uèlhs S’escapa cap al cèl d’Icara. Es filha del neient Que li daissèt en eritatge Un tròç de nuèch sens luna Sus las labras. Jamai tocarà tèrra Jamai tutejarà la peira Nimai los arbres E l’aiga que los enjaura, Qu’a esposada una quimèra Que se perdèt dins lo vent. Aurelià Lassaca LE TEMPS S’EST PERDU Le temps s’est perdu Dans les chemins de l’air Où, oiseau sans corps, Un visage de jeune fille Prend son envol. Une perle noire dans ses yeux S’échappe vers le ciel d’Icare. Elle est fille du néant Qui lui laissa en héritage Un bout de nuit sans lune Sur les lèvres. Jamais elle ne touchera terre, Jamais elle ne tutoiera la pierre, Ni les arbres Et l’eau qui les affole. Elle a épousé une chimère Qui s’est perdue dans le vent. Aurélia Lassaque Poème inédit (2010) pour Terres de femmes (D.R.) Image, G.AdC |
AURÉLIA LASSAQUE Ph. © Éric TEISSÈDRE Source ■ Aurélia Lassaque sur Terres de femmes ▼ → Ombres de Lune → Lo sòmi d’Orfèu | Lo sòmi d’Euridicia (poèmes extraits de Pour que chantent les salamandres) → Ulysse (extrait d’En quête d’un visage) ■ Voir aussi ▼ → (dans Les Carnets d’Eucharis de Nathalie Riera) une bio-bibliographie et deux poèmes d’Aurélia Lassaque → (sur le site de La Petite Librairie des champs) un autre poème d'Aurélia Lassaque → (sur Cousu Main) une note consacrée à Aurélia Lassaque → (sur canal-u.tv/Université de Toulouse - Le Mirail) une rencontre avec Aurélia Lassaque (entretien enregistré le 17 décembre 2007) |
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À chaque poème lu, une voix qui l'accompagne, la sienne en son rythme de douceur, posée, sereine en sa route, un brin sorcière. J'ai tant aimé l'entendre, ce jour d'octobre à Boulbon, que c'est toujours avec bonheur que je reviens accrocher mes yeux à sa musique.
Valérie
Rédigé par : VB | 13 octobre 2010 à 18:24
Aurélia, poétesse si fine, le cristal lui envie sa transparence, si vive si vraie, elle dit comme une blessure ouverte, fraîche et parfumée, une brise qui caresse les eaux.
Siham Bouhlal
Rédigé par : Siham Bouhlal | 14 octobre 2010 à 12:49