Chroniques de femmes - EDITO/SOMMAIRE ■■■
la vérité de l’ombre »
Julio Cortázar
La revue DiptYque paraît en version numérique et version papier, dans un premier versant haut en ombre, sur 142 pages que Florence Noël (responsable éditoriale) nous convie à parcourir, dans l’aisance des interlignes et interstices. Pas de poétisme, mais poésie d’une revue qui se fait lieu ou enceinte de l’interminable, empreinte de l’inachevable. Tant de poèmes comme autant de pierres sur le sentier, leurs mots comme autant de pas, et tout ce que l’on peut exiger d’une lecture d’un poème : nos propres sensations, nos propres engagements, nos nuits et nos jours intérieurs.
Du regard et du cœur suivre les courbatures et les respirations de l’encre. Au mieux, que l’ombre mérite éloge.
DiptYque se fait lieu de Voix à la une. Écouter celle de Jos Roy :
l’étude des forces liquides, de leurs abords,
des courants formés à l’escient des hasards,
des viscosités obscures, des mécaniques de lumière,
cette étude-là,
on l’appelle poème.
Voix dont on peut apprécier les ouvertures et les fermetures, sucre et sel de la langue.
La poésie en réaction à toutes choses défaites, défuntes ? Poésie en action, entre les fleurs, sous les feuillages, au ras des herbes, dans la cendre des couleurs, au bruit et au silence qui s’époussettent et se prolongent, en contrebas, en sarabande. Sans solennité aucune, mais toujours dans la louange les lèvres et les mains de l’ombre.
Espace où circule L’ombre de l’aube comme chez l’artiste peintre Marie Hercberg, où se pressent Les tentatives de parler (Notes critiques de l’édition numérique par Brigitte Célerier). Page 29, une anthologie avec Philippe Leuckx « Sache le cœur/par cœur et soif », avec Angèle Paoli « je regarde sans comprendre la mimétique obscure qui se joue sous mes yeux/je reçois sans déchiffrage ce déchiquètement des formes muettes qui s’ébauchent se déroulent se défont dans le silence », avec Michel Brosseau « inutiles courses folles dans l‘impuissance du souffle court », avec Cathy Garcia « Des frissons déshabillent un escalier, l’ombre rose à genoux conspire », avec Denis Heudré « il n’y a plus de couleurs/aux fenêtres », avec Louis Raoul « quelqu’un habite toujours une ombre au couchant de la lampe », avec Sylvie Durbec « ….avançant… murmurant… marmonnant… en une langue inconnue… ». Eric Dubois, Juliette Zara, Nicolas Vasse, Ile Eniger, Loyan, etc., ainsi que photographes&plasticiens, poursuivent les forces flambantes et liquides de l’ombre.
Cette revue mérite la plus grande attention. Ici, la part de l’ombre n’est pas écriture de la mélancolie, mais un appel au vivant, une étincelle de ce qui survit, quand nous savons Cette caresse tragique dans le Monde incertain de la finitude (Sébastien Ecorce).
Vœu de Florence Noël : « l’espoir que cette revue après le baptême au sombre et le baptême au jour continue à diffuser œuvres et faire se rencontrer talents durant un long chemin d’années ».
Nathalie Riera
© Nathalie Riera, août 2010
DiptYque
Versant 1, juin 2010
L’éditeur responsable :
Florence Noël
11 rue Bois-des-Fosses
1350 Enines
Belgique
Pour contribuer au prochain numéro sur le thème « Lumières Intérieures » l’adresse de soumission est : [email protected]
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Bon ! je sens que si tous les lecteurs de Terres de femmes ne s'abonnent pas à la revue DiptYque, nos amis Angèle et Yves vont accueillir encore moult poètes pour nous y inviter ! Aujourd'hui, cette page somptueuse de Nathalie Riera : IRRESISTIBLE ! Entre "Les mains de l'ombre" ? Non, ici, doigts de fée pour taper sur le clavier ce bonheur de lire, solaire.
Pour moi c'est fait ! j'ai juste hésité : pour la Belgique, un timbre ou deux ? Un, a répondu certaine page d'internet. Alors j'en ai choisi un très beau.
Rédigé par : christiane | 08 août 2010 à 18:39