Ph. angèlepaoli
25. SUIE
Femme aux cheveux d'or
est unique.
Elle passe. Elle est un bateau d'or
ou de paille.
Soleil la brûle.
Il brûle des ailes basses.
Mari est dans la vallée des tristes.
Femme sans pareille.
Des hommes cherchent
partout.
Fille part avec trois robes.
Robe d'or comme soleil,
robe d'argent (robe de lune),
robe de brillants ou d'étoiles.
Ciel de robe basse.
Plus un manteau de l'ensemble des peaux.
Le plus beau.
Loin du blé d'en haut, supposé
par l'ensemble des peuplés.
Sous la cendre du ciel.
Cendre est l'idée.
Inconsolé reste à la vallée.
Elle va dans la forêt.
Et dort dans un arbre.
Soleil monte.
C'est l'or de la lumière
qui montre nature.
Fille est comme bête bizarre.
Elle est trouvée.
On l'appelle Belle
ou Peau de Lumière.
Elle s'habille de l'ensemble des bêtes.
Mais ramasse les cendres du feu.
Elle fait le gros dans la peine.
L'éclat rentre au contour.
Elle s'habille de suie.
Il y a une huile d'oubli ?
Huile intérieure ?
Coin est Maison Serrée
ou M. Négative.
Le Dur de quelqu'un.
L'angle d'elle.
Fille à l'éclat d'un soleil rentré.
S. noir.
Bal rhabille la vie
sous un soleil de nuit.
Ensemble de peaux
est unique.
L'Un qui apparaît.
Elle crée une montée à admirer.
Un Mont Blanc dans quelqu'un.
D'après « Toutes-Fourrures »
Philippe Beck, Chants populaires, Flammarion, Collection Poésie, 2007, pp. 81-82.
Philippe Beck lisant un de ses Chants populaires
lors d'une lecture croisée aux côtés de Liliane Giraudon et de Sandra Moussempès
Librairie de l'Atelier (75020 Paris) le 17 juin 2010.
Ph. angèlepaoli
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J'aime les textes qui parlent...
Et d'autant "mieux"... ceux qui m'adressent la parole...
J'aimerais parvenir à écrire "ainsi" au plus proche de mon voisin de palier... c'est alors que chaque fois, à chacun de mes vers mis en ambiance, j'éprouverais "le sens" de ma petitesse... entre autres découvertes... dont celle de l'exploit atteint par certains... lorsqu'ils font un podium sur le socle des maux ou des joies qui me jouxtent...
Rédigé par : Marie-Christine Touchemoulin | 27 juin 2010 à 00:56
Chère Marie-Christine,
Je ne suis pas sûre de vous lire ici correctement. Je ne suis pas sûre d'interpréter à bon escient ce que vous cherchez à me dire.
Je peux seulement donner quelques éclaircissements sur ce texte, inspiré, comme tous les textes de ce recueil, par les Contes de Grimm. Celui-ci est une ré-interprétation de Peau-d'Âne, texte sur l'inceste père-fille.
J'ai lu l'intégralité de ces Chants populaires. Leur composition, très solidement structurée, sert une écriture complexe en même temps que très originale. Je me suis laissée porter par la musique mystérieuse de ces "chants", sensible à leur incantation là où se dérobe parfois le sens. Incantation derrière laquelle sourd, en filigrane, la souffrance indicible de ce poète. Souffrance qui me bouleverse. Parce que je la sens vraie.
Peut-être me donnerez-vous quelques clés de lecture afin que je puisse répondre au mieux à votre commentaire ?
Rédigé par : Angele Paoli | 27 juin 2010 à 11:57