Ph., G.AdC PAYS SOUS LES CONTINENTS Sous chaque rive est une rive. Autorise-toi à effeuiller le palimpseste. Comme un début ou une fin du jour. Les yeux voués aux sillages infinitésimaux de la mer qui ouvre sur une autre mer. *
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Dominique Sorrente, « Pays sous les continents », Empire du milieu intérieur, Journal, 2003, in Pays sous les continents, un itinéraire poétique 1978-2008, Éditions MLD, 22000 Saint-Brieuc, 2009, pp. 139-140. |
DOMINIQUE SORRENTE Source ■ Dominique Sorrente sur Terres de femmes ▼ → [À défaut de livre, au moins cette promesse de poème] (poème extrait d’Il y a de l’innocence dans l’air) → C’est bien ici la terre (note de lecture de Laurence Verrey) → C’est la terre → Écueils → J’écris comme on décide par fragments → [je suis celle qui se voue à la flamme] → Je t’envoie ma chanson des jours bleus → Le temps sans rideaux → [L’humeur est passe-partout] (extrait de Tu dis : rejoindre le fleuve) → [Les rideaux] (extrait des Gens comme ça va) → Le Scriptorium/Portrait de groupe en poésie ■ Voir aussi ▼ → (sur Publie.net) Dominique Sorrente | Pays sous les continents → (sur Poezibao) un autoportrait de Dominique Sorrente → (sur le site du cipM) une notice bio-bibliographique (non mise à jour) → (sur le site du Scriptorium de Marseille) un Portrait de Dominique Sorrente (site provisoirement indisponible) |
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NOTE D’AP : Le site du Scriptorium étant provisoirement indisponible, je reprends ci-dessous le Portrait de Dominique Sorrente, tel qu’il y apparaissait :
Né à Nevers en 1953, Dominique Sorrente vit à Marseille. À 17 ans, il y a rencontré son « frère aîné en poésie » Christian Gabriel/le Guez Ricord ; plus tard, encore étudiant, il a fondé la revue Avalanche. Dans les années 80, il a été l’un des premiers auteurs de Cheyne éditeur et a trouvé dans la revue Sud un autre lieu d’ancrage. Depuis 1999, il anime l’aventure d’un lieu-dit de poésie, le Scriptorium. Autant de signes qui attestent le goût de susciter de « petites utopies » avec les mots à partager.
Ce rôle de passeur de poésie que Dominique Sorrente s’est assigné par désir de mettre la poésie en mouvement au cœur de la cité ne doit pas pour autant occulter l’autre versant. Il s’agit du travail de création personnelle qui, à l’écart des modes, se déploie à la façon d’un journal de bord où se consignent ses humeurs insulaires.
Or si celui-ci a donné lieu à de nombreuses publications en France et à l’étranger, a fait l’objet de reconnaissances (Prix GLM, Bérimont Artaud, L. Guillaume...) et éveillé un intérêt critique, il manquait encore un lieu qui permette au lecteur de mieux saisir ce qui fait l’originalité d’une telle écriture.
Pays sous les continents comble ce manque. Car l’ouvrage ne constitue pas seulement un livre de plus dans le parcours fertile de l’auteur mais une halte signifiante puisqu’il s’agit ici d’offrir des repères dans une traversée de trente ans d’écriture (1978-2008).
Depuis Citadelles et Mers jusqu’à la Lettre du Passager, le lecteur découvrira ainsi le cheminement d’une voix d’aujourd’hui qui conjugue l’évidence et la complexité, une sobriété classique et des ruptures inventives, l’esprit troubadour et la pratique des sagesses du monde, la forme resserrée de l’instant et l’échappée du rythme. Une écriture en variations, empreinte de surprises, de sourires, de mystères et de ferveurs.
Comme Jean-Marie Berthier l’indique dans sa préface : « On ne sort pas intact de la lecture du Pays sous les continents mais l’on se surprend à résonner de mille échos, porteur de chants d’oiseaux perdus et retrouvés, (…) ou bien encore témoin investi du passage de la lumière, en des lieux peu souvent fréquentés par elle ».
La poésie ici surgit où l’on ne l’attend pas. Car elle est navigation amoureuse, poussée secrète du désir humain, « pays sous les continents ».
Le manuscrit de cette anthologie personnelle a reçu le prix du Conseil général des Bouches-du-Rhône.
Rédigé par : Angèle Paoli | 04 juin 2010 à 10:35
Dans un très beau livre (Niembsch ou l'immobilité de Peter Härtling, aux éditions du Seuil), Niembsch dit à Zarg ce que Dominique Sorrente pourrait dire à ses lecteurs (pp.132/133) :
"Je ne m'exprime pas clairement. Je vais faire une nouvelle tentative, ce sera encore un échec, la clarté échappe sans cesse à mes prises, je ne réussis qu'à l'entrevoir, je m'exaspère à la poursuivre. Je voudrais trouver un langage dont nul ne se soit encore servi. Un langage sans histoire et pur. Des mots qui soient vides, dont la résonance soit sans fêlure. Ces mots seraient sans lien entre eux, ne connaîtraient pas de parenté grammaticale. Je ne leur reprocherais cependant pas leur indigence. Je prononcerais mot après mot, chacun une seule et unique fois, afin qu'aucun ne s'enrichisse de souvenir. Je prononcerai le mot et l'oublierais. Ainsi le mot m'oublierait aussi. Il retrouverait son état antérieur, à peine éraillé et altéré par ma voix. Et dans le temps de repos qui suivrait il retrouverait toute sa vigueur, jusqu'à ce qu'un autre le découvre, l'emploie et s'en défasse. Il l'utiliserait comme un appel qu'on ne lance qu'une fois. Il se réaliserait en le prononçant et prêterait au mot l'étincelle de vie dont il a besoin pour rester un mot. Il est possible que ce soit aussi le langage de l'amour dont je suis en quête, Zarg, car il échappe à tout usage...."
Rédigé par : christiane | 04 juin 2010 à 11:25