Aquatinte numérique, G.AdC
(ANTICICLONI, INVERNI)
I
Vedi tutto che ― viola e oro e molle ―
direi quasi rigurgita rigurgita
non si trattiene è contento è maturo
nel dar figure strappare figure altre figure
in viola e ori A spuntare ori considera, poni mano,
affàcciati, prendi note, a cuore, a carico,
sii una qualche violenza per tenere a cuore
Sii nel prossimo a-tu-per-tu col remoto del viola
sì, violenza in questa gola
ascolto nuotando tutta questa violenza
così prima e increata da essere innocente
ma non meno assassina ― nell’oro e nel viola
C’è il vocìo o il tocco o lo fascio
viola di no no no lo scampanìo del predicente
Viola è il mio carpire interleggere
fa carico fa massa va in massa oro e viola
tutta per te questa trasparente
mania di destrutturazione ma issi là sopra la tavola
il sopravvissi
e la macchia di sangue Gewalt
mi allevava come letame viola
mi torceva in sé, mi aveva perso in sé, letame.
(ANTICYCLONES, HIVERS)
I
Vois tout qui ― violet et or et ressort ―
je dirais presque qu’il régurgite, régurgite,
il ne se retient pas, il est content, il est mûr
pour donner des figures, arracher des figures d’autres figures
en violet et ors Songe à l’éclosion des ors, allonge la main,
montre-toi, prends note, à cœur, en charge,
sois quelque violence pour avoir à cœur
Sois dans le prochain tête-à-tête avec le suranné du violet,
oui, de la violence dans cette gorge,
j’écoute en nageant toute cette violence,
si première et si incrée qu’elle en devient innocente,
mais non moins assassine ― dans l’or et le violet
Il y a le brouhaha, le toucher et la décrépitude,
violet de non, non, non le carillonnement du prédicateur
Violet est mon ravir interlire,
il fait charge, il fait masse, il va en masse, en or et violet,
toute pour toi cette transparente
manie de déstructuration mais tu hisses là-dessus la table,
le tu survécus
et la tache de sang Gewalt
m’élevait comme fumier violet,
me tordait, fumier, en elle, m’avait en elle perdu.
Andrea Zanzotto, Phosphènes [Fosfeni, Milano, Mondadori, Lo Specchio, 1983], Éditions José Corti, 2010, pp. 118-119. Traduit de l’italien et du dialecte haut-trévisan (Vénétie) et présenté par Philippe Di Meo.
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Merci Angèle de la découverte de cette très belle écriture.
Rédigé par : Josyane De Jesus-Bergey | 07 juin 2010 à 09:42