L'air « Ebbene?...N'andro lontana » de l'opéra La Wally d'
Alfredo Catalani (1892), morceau de bravoure du film
Diva (1980 ; à l'affiche le
11 mars 1981) de Jean-Jacques Beineix (dans lequel cet air était interprété par la soprano Wilhelmenia Wiggins Fernandez) contribua pour beaucoup au succès du film mais également à ce que lui soient attribués en 1982 le César de la Meilleure musique de film et le César du Meilleur premier film.
« Le succès de Diva est venu de ce que Beineix, le premier, a voulu moraliser l'héritage publicitaire en proposant une nouvelle ligne de partage entre l'invendable (l'âme, la création) et le prévendu (les objets, les clichés). »
Serge Daney, Libération, 21 novembre 1988.
« Ebben? Ne andrò lontana,
Come va l'eco della pia campana...
Là, fra la neve bianca !
Là, fra le nubi d'or !
Laddove la speranza, la speranza,
È rimpianto, è rimpianto, è dolor !
O della madre mia casa gioconda,
La Wally ne andrà da te, da te lontana assai,
E forse a te, e forse a te non farà mai più ritorno,
Ne più la rivedrai !
Mai più... mai più ...
Ne andrò sola e lontana
Come l'eco della pia campana,
Là, tra la neve bianca !
N'andrò, n'andrò sola e lontana...
E fra le nubi d'or ! »
« Eh bien, je m’en irai loin,
Aussi loin que l’écho de la pieuse cloche...
Là, à travers la neige blanche !
Là, à travers les nuages d’or !
Là où l’espoir
Est regret, est regret, est douleur !
O de de toi ma mère, maison joyeuse,
La Wally s'éloignera, très loin de toi,
Et peut-être, peut-être ne reviendra-t-elle jamais plus vers toi ,
Tu ne la reverras plus !
Jamais plus... jamais plus.
Je m’en irai seule et loin...
Aussi loin que l’écho de la pieuse cloche,
Là, à travers la neige blanche !
Je m’en irai, je m’en irai seule et loin...
Et à travers les nuages d’or ! »
La première représentation de La Wally de Catalani a eu lieu le 20 janvier 1892 au Théâtre de la Scala de Milan.
Il a bel et bien disparu, Catalani. De tous les compositeurs de l'école "vériste", c'est Puccini qui devait l'emporter. Mais Toscanini l'aima d'une amitié profonde --et nomma sa première fille Wally. Et dirigea ses oeuvres (notamment la création de son dernier opéra "Edmea") avec un vrai respect. De Puccini, Toscanini avait dit qu'il était "un piètre mélodiste"...
Me reste le souvenir, entre émotion et fou-rire, d'une "Wally" avec Montserrat Caballe engonçée dans une improbable robe de paysanne tyrolienne et adossée à une robuste armoire des Alpes autrichiennes ... Ca ne s'invente pas!
Rédigé par : Fabian | 13 juin 2010 à 20:28
Eh oui, Fabian, vous n'êtes pas la seule à avoir pris des fous rires à l'Opéra. Adolescente, c'était un genre qui me paraissait décalé! Pour les raisons que vous décrivez. J'éprouvais un sentiment affirmé du ridicule de certains chanteurs (les hommes ne sont pas forcément mieux lotis) et chanteuses. Il n'y a guère que La Callas que j'aie vraiment aimée. Totalement.
Catalani et Puccini sont tous deux originaires de Lucca. Tous deux ont leur plaque et leur statue. Mais Puccini, c'est Tosca et Tosca suffit à immortaliser son créateur! Pauvre Catalani! !
Rédigé par : Angele Paoli | 26 juin 2010 à 22:26