Ph., G.AdC SELS Hier la jetée pour timon — ce point de lisière dans la coupe sombre du granit. Passible d’ardeur imprévue, le roulis entêté de la mer — il vient en bavardage distraire la paix du jour. Parmi les pers et les bleus qui nouent leur brouille, qui songerait, dis-moi, à désunir ciel et terre de leur opale ? Ici comme ailleurs, un bout de terre porte sa quarantaine, retenant l’ancre au pied de quelque paroi de haute peine ; par-devers la pierre où s’inscrit la patience, la pensée contrite s’adosse au vol du goéland. Cent misères soupèsent les heures malades, muettes à l’explosion en leur sable de lenteur. Mais toi, ton appel du large ? Je n’ai d’attache qu’un vêtement de traversée, l’anneau pour ami qui sait le poids léger des départs. Valérie Brantôme in Le Scriptorium, Portrait de groupe en poésie (anthologie poétique), Éditions BoD, 2010, page 145. |
■ Valérie Brantôme sur Terres de femmes ▼ → (dans l'anthologie poétique Terres de femmes) Il sognatore ■ Voir aussi ▼ → le site enjambées fauves |
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Belle puissance des images, magistralement orchestrée par les rythmes et les sonorités : poème d'yeux, d'oreilles et de bouche. Je suis rarement élogieux. Là je le suis.
Rédigé par : Lionel-Edouard Martin | 30 avril 2010 à 23:00